Quelques jours après la décision de la Ville de Toronto de réglementer la location à court terme de style Airbnb, la Ville de Montréal a indiqué qu'elle allait « étudier les pratiques dans le domaine de la location à court terme » pour assurer l'abordabilité des logements dans la métropole.

« La popularité des plateformes de location en ligne met une pression sur le parc locatif montréalais, notamment sur les logements abordables », a indiqué à La Presse Magda Popeanu, responsable du logement au comité exécutif de la Ville de Montréal. Mme Popeanu a précisé que la réglementation adoptée à Toronto peut « servir de modèle » pour encadrer l'industrie des plateformes de location en ligne à Montréal.

Elle a toutefois indiqué que l'administration municipale va évaluer ce qui « conviendra le mieux au contexte montréalais ». « Notre responsabilité première demeure d'assurer la disponibilité des logements. »

Jeudi dernier, la Ville de Toronto a adopté une mesure interdisant aux Torontois de mettre leurs résidences secondaires en location sur les plateformes de location en ligne, dont Airbnb.

Cette réglementation vise à décourager les Torontois d'acquérir des logements dans l'unique objectif de les mettre en location à court terme sur les plateformes en ligne. Cette pratique crée une pression à la baisse sur le nombre d'appartements accessibles à la location à long terme et fait monter les prix des logements dans la Ville Reine.

Les autorités municipales torontoises indiquent que l'abordabilité est la principale raison qui se cache derrière la nouvelle réglementation. La Ville de Toronto fait face à une rareté des logements. Le taux d'inoccupation y est de moins de 1 %.

La nouvelle mesure qui doit être mise en application le 1er juillet 2018 permettra aux propriétaires de mettre uniquement leur résidence principale en location à court terme. Les locataires des résidences secondaires pourront mettre leurs logements en location s'il s'agit de leurs résidences principales.

La location à court terme à Toronto s'étend jusqu'à 28 jours. Au Québec, la durée de la location à court terme ne peut excéder 31 jours.

INTRODUCTION D'UNE TAXE AIRBNB

Le nombre de nuitées offertes sur les plateformes en ligne par une personne qui met sa résidence complète en location à court terme ne pourra désormais dépasser 180 par année à Toronto. Toutefois, si la résidence n'est pas mise en location complètement et que le locateur est présent, il n'y a aucune limite imposée à un maximum de trois chambres.

Par ailleurs, la Ville de Toronto exige désormais des frais annuels de 50 $ de toute personne qui veut mettre en location à court terme sa maison ou son appartement sur Airbnb et sur toute autre plateforme en ligne. Ils devront aussi tenir un registre de visiteurs.

Quant aux plateformes en questions, elles doivent payer des frais annuels de 5000 $ à la Ville de Toronto ainsi qu'une taxe spéciale de 1 $ sur chaque nuitée réservée par leur entremise.

- Avec The Globe and Mail