Le plus vieux marché public de Montréal rouvrira ses portes au début de l'année grâce à l'arrivée d'un nouvel épicier. La nouvelle mairesse de Lachine veut en faire un « symbole de revitalisation ». Le marché de Lachine entend marquer un précédent en offrant des plats cuisinés sur place, de la baguette aux desserts, en passant par des saucissons, des fromages fins et des bières locales.

Son nouveau nom : « marché Station Angus ».

À l'heure actuelle, seule la vente des sapins de Noël à l'extérieur rappelle que le marché de la rue Notre-Dame n'est pas mort. Le long de l'artère, les vieilles vitrines en façade se succèdent. Mais la situation est sur le point de changer, a affirmé la mairesse Maja Vodanovic, lors d'une entrevue avec La Presse.

Déjà, les propriétaires de la Librairie de Verdun, une institution locale de la rue Wellington, entendent s'y installer. Et le très couru restaurant Falafel Saint-Jacques ouvrira une nouvelle succursale à l'angle de la 13e Avenue, ajoute celle qui a réussi à écarter Claude Dauphin de la mairie après avoir claqué la porte de son parti, l'an dernier, pour grossir les rangs de Projet Montréal.

« Je suis contente d'avoir enfin accès aux dossiers qu'on refusait que je consulte. Valérie Plante a effectué deux visites à Lachine durant la campagne électorale, et les deux fois, c'était au marché de Lachine. Elle n'a pas choisi cet endroit par hasard. Nous, ce qu'on aimerait, c'est que la rue Notre-Dame soit à l'image de la rue de Wellington, à Verdun. On va d'ailleurs procéder à l'inventaire des bâtiments pour obtenir un portrait du patrimoine bâti. »

À l'intérieur du marché, de nouvelles cloisons sont montées. Le mobilier suivra, ainsi que la plomberie et l'éclairage. Lorne McBride, un boucher connu de la clientèle du marché Tondreau, à Verdun, sera le nouvel épicier à la Station Angus. En dévoilant son concept à La Presse, il explique que lui et son associé, Brahm Aronovitch, veulent créer un sentiment d'appartenance dans un décor « industriel chic recréant l'ambiance d'une station de train ».

« À mes yeux, c'est important de connaître les clients par leur nom, de leur demander comment ça va, d'être en mesure de prendre des nouvelles de leurs enfants, de la famille. Une bonne partie du marché sera consacrée à l'espace cuisine, avec des produits locaux, sauf pour le boeuf de l'Alberta. On va aussi offrir des marinades. De vrais plats maison, sans fécule de maïs. »

CONTRAT DE GRÉ À GRÉ

Le marché appartient à l'arrondissement de Lachine. En tant que propriétaire, la Ville de Montréal est responsable de son entretien, de sa réfection, mais sa location est confiée à la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal (MPM), qui chapeaute aussi les marchés Jean-Talon, Atwater et Maisonneuve. Il n'est donc pas soumis à la Loi sur les contrats des organismes publics (soumissionnaires les plus bas).

La directrice des opérations des MPM, Josée Thériault, explique que le contrat a été accordé « de gré à gré » aux associés McBride-Aronovitch.

« Je ne peux pas vous dévoiler le montant ni la durée du bail, c'est confidentiel. Mais on parle d'un engagement de plusieurs années. Les entrepreneurs sont jeunes. Ils vont répondre à la demande des gens pour une boucherie, pour une poissonnerie, pour des produits locaux. »

SUBVENTIONS

À l'arrondissement, Ghislain Dufour, directeur du développement économique, explique que les nouveaux exploitants avaient l'emplacement dans leur ligne de mire depuis une bonne année et demie. « Ils sont dynamiques », dit-il. Avec son appui, ils ont bénéficié de deux programmes de subventions.

Le premier - une nouvelle édition du PRAM-Commerce - prévoit le soutien financier pour couvrir le tiers du coût de travaux admissibles, allant jusqu'à 50 000, 125 000 ou 250 000 $ par bâtiment, en fonction de leur gabarit. L'autre subvention, de 30 000 $, a été accordée par l'entremise du Centre local de développement de Lachine (CLD).