Valérie Plante dit sentir «la victoire à sa portée», et c'est pour cette raison qu'elle a annoncé que Benoit Dorais serait le président du comité exécutif de Montréal si elle est élue mairesse dimanche prochain.

M. Dorais est maire de l'arrondissement du Sud-Ouest depuis 2009. À l'époque, il avait été élu sous la bannière de Vision Montréal, parti mené par Louise Harel. En 2013, il s'était joint à Coalition Montréal de feu Marcel Côté et avait été réélu. L'été dernier,  il avait décidé de rallier les rangs de Projet Montréal. 

Elle avait jusqu'ici refusé de s'avancer sur les noms des éventuels ténors de son administration, disant attendre de voir qui de son équipe serait élu dimanche.

«Ce sont des conversations qu'il faut avoir plus près de la victoire. Et on ne se le cachera pas, la victoire est à notre portée. Elle est là. (...) C'est le bon moment pour montrer à la population que je sais où je m'en vais et que je vais être bien entourée»,  a-t-elle affirmé.

«Commentaires de mononcles»

En désignant Benoit Dorais comme son éventuel président du comité exécutif, Valérie Plante rend caduque selon elle la formule-choc utilisée contre elle par Denis Coderre. Il rappelle presque chaque jour que voter Projet Montréal, c'est voter pour une administration «Ferrandez-Plante», en référence au polarisant maire du Plateau-Mont-Royal Luc Ferrandez. Elle a sérieusement attaqué le maire sortant sur cette question.

«Denis Coderre ne disait pas une administration Plante-Ferrandez. Il disait une administration Ferrandez-Plante. Et ça je tiens à le mentionner parce qu'en 2017, les commentaires de mononcles, ça suffit. Ça insinue qu'une femme ne peut pas diriger la Ville, il doit y avoir un homme en avant d'elle qui la contrôle», a-t-elle fustigé.

Pas de promesse

Benoit Dorais affirme que ce poste ne  lui a pas été promis avant qu'il décide de passer chez Projet Montréal en juin.

«J'ai reçu cet appel de Valérie hier ou avant-hier. J'ai mûrement réfléchi, ce sont de grandes tâches, de grandes responsabilités extrêmement énergivores, qui viennent avec la pression des citoyens qui vont nous avoir accordé leur confiance», a-t-il commenté.

«Ça fait huit ans que je suis maire d'arrondissement. Les rouages de la Ville, j'ai appris à les connaître», a-t-il ajouté pour dire en quoi il possède les compétences requises pour le poste. Il a rappelé qu'il a été en 2012 et 2013 vice-président du comité.

Rétrogradation

Son passage chez Projet Montréal l'été dernier lui avait coûté son poste de président du Conseil d'agglomération, structure qui veille au bon déroulement des échanges avec les 15 villes défusionnées de l'île de Montréal. Denis Coderre n'avait pas caché que  cette rétrogradation était due à son passage dans le clan rival.

«Il a choisi d'être membre de l'opposition officielle et c'est correct. Mais j'ai un ratio [d'élus] et on va faire les changements en conséquence, avait dit le maire Denis Coderre. [Benoit Dorais] a le droit de choisir qui il veut, mais j'ai aussi la prérogative  de choisir qui compose le conseil d'agglomération».

Un autre élu de Projet Montréal, le conseiller Richard Ryan, siégeait au conseil, ce qui était suffisant aux yeux de M. Coderre.