L'aspirante mairesse Valérie Plante accuse son rival Denis Coderre d'avoir tabletté pendant quatre ans les recommandations d'un rapport de la Ville de Montréal pour sécuriser la voie Camillien-Houde, où un cycliste de 18 ans a tragiquement perdu la vie mercredi.

La chef de Projet Montréal a fait une nouvelle sortie ce matin pour réclamer de meilleurs aménagements pour les cyclistes. Interrogée sur l'accident survenu sur le mont Royal, elle a déploré l'inaction de l'administration sortante.

«Il y avait un manque de volonté politique. Ça fait longtemps que les solutions sont là, que c'est en discussion. Si on a déjà un rapport, pourquoi remettre un comité de travail? Ce que ça prend, c'est de la volonté politique», a dénoncé Valérie Plante.

Pour l'aspirante mairesse, l'heure n'est pas à la création d'un nouveau comité, mais bien à mettre en place les recommandations formulées par les spécialistes de la ville. «Une administration de Projet Montréal ne va pas refaire le travail, mais va prendre ce qui a été tabletté et écouter les recommandations», a-t-elle clamé.

L'athlète Clément Ouimet, 18 ans, est mort mercredi alors qu'il roulait sur la voie Camillien-Houde, une côte prisée des cyclistes à l'entraînement. Il descendait l'artère quand il a percuté à vive allure une voiture qui faisait une manoeuvre illégale, soit un demi-tour, dans une courbe.

«On ne peut fermer Camilien-Houde»

Plus tôt dans la journée, Denis Coderre a réitéré son intention de former un groupe chargé d'étudier les transformations qui devront être apportées pour sécuriser la voie Camilien-Houde. Vélo-Québec et d'autres intervenants en feront partie. 

«Il faut qu'on réfléchisse et qu'on fasse les choses correctement. Il y a beaucoup d'émotion, de frustration» a-t-il dit, ajoutant que des choses ont été faites dans le passé à plusieurs endroits en ville pour sécuriser la pratique du vélo, et qu'on «ne peut pas interdir les véhicules sur Camilien-Houde, on veut se rendre sur le mont Royal».

«Ce groupe de travail va nous permettre d'être en mode réalisation», a-t-il ajouté, rappelant que dans le cas du décès de Clément Ouimet, le geste fautif d'un automobiliste est en cause. 

- Avec la collaboration de David Santerre