Près de 10 ans après les émeutes qui ont secoué Montréal-Nord, le gouvernement du Québec vient appuyer financièrement les groupes qui ont démarré des dizaines de projets pour les jeunes de Montréal-Nord : Québec allouera 2,3 millions, au cours des trois prochaines années, pour de nouvelles initiatives dirigées vers les jeunes du quartier.

« C'est un grand moment, s'est félicitée la mairesse de l'arrondissement, Christine Black. C'est une entente de collaboration exceptionnelle qui unit désormais le gouvernement du Québec à un arrondissement et une table de quartier. Cette entente va faire passer le plan d'action en vitesse supérieure. Ce sera un catalyseur. »

Depuis que Fredy Villanueva a perdu la vie dans un parc de Montréal-Nord, sa mort provoquant des émeutes à caractère racial, les choses ont bien changé dans le quartier, témoigne François Bérard, président de la table de quartier. « Ne serait-ce qu'au plan physique, il y a eu des changements importants. L'émeute a démarré sur un terrain vague semé de gros blocs de béton. Aujourd'hui, sur ce terrain, il y a l'immeuble des Fourchettes de l'espoir et le parc de l'Harmonie », souligne-t-il.

Mais les changements ne se limitent pas aux lieux physiques. Il y a eu des efforts sur le plan du logement social et une nouvelle attitude de la part du Service de police de la Ville de Montréal sous l'impulsion de l'ancien chef de police, Marc Parent. Des travailleurs de rue ont été embauchés.

Stages en milieu de travail

Un plan d'action détaillé a également été déployé à l'intention des jeunes du quartier. Les fonds alloués par l'arrondissement et la table de quartier ont permis de développer une quarantaine de projets dirigés vers les jeunes. Le plan Priorité jeunesse de Montréal-Nord a bénéficié de 2,5 millions au cours des derniers mois.

L'organisme Les Fourchettes de l'espoir a notamment démarré un projet de stages qui a permis, cet été, à 60 jeunes d'obtenir une première expérience de travail. L'organisme Entre Parents a développé un programme qui est destiné aux familles qui vivent dans une très grande précarité socio-économique et qui se déploie dans cinq parcs de l'arrondissement.