Les réfugiés installés au Stade olympique ont reçu ce matin la visite du maire de Montréal, Denis Coderre. Il a affirmé qu'il y a urgence d'agir. «Temporairement, il faut reloger les gens, donner des cours aux enfants», a dit M. Coderre en rappelant que Montréal est une ville sanctuaire.

Il a déclaré que le ministre fédéral de l'Immigration du Canada lui a assuré que le processus de traitement des demandes d'asile sera accéléré. «Le message qu'il faut lancer, c'est que c'est un geste important qu'il faut poser. Il faut les accueillir dignement».

Hier, le maire de Montréal a publié un message sur Twitter dans lequel il a souhaité la bienvenue aux réfugiés haïtiens. M. Coderre a également fustigé les politiques migratoires de l'administration Trump. «Encore une conséquence de la politique d'immigration de Donald Trump», a-t-il écrit.

Le député fédéral de Bourassa-Sauvé Emmanuel Dubourg, lui-même d'origine haïtienne, et la ministre provinciale de l'immigration Kathleen Weil étaient également présents pour accueillir les nouveaux réfugiés qui arrivent au Stade olympique.

Les Haïtiens de Montréal se mobilisent

La communauté haïtienne de Montréal se mobilise pour répondre à l'afflux de demandeurs d'asile qui arrivent à Montréal. Les organismes communautaires et les particuliers rencontrés au stade olympique envoient le même message: «On est solidaires. On veut aider ceux qui viennent ici».

Céliaine François, une Haïtienne vivant à Montréal rencontrée au Stade olympique, a entendu les nouvelles à la radio. Elle est venue, sur les lieux, apporter son soutien aux réfugiés. «J'ai apporté des couches pour bébé. J'ai acheté aussi des produits hygiéniques car je sais qu'il y a ici des femmes et des enfants», affirme-t-elle. Toutefois, Mme François s'est heurtée au refus des agents de sécurité. «Ils ne veulent pas nous laisser rentrer. Ils refusent même de prendre ce que nous avons apporté».

De leur côté, les organismes communautaires et les leaders se mobilisent pour répondre à l'arrivée massive de leurs compatriotes. Frantz Voltaire du Centre international de documentation et d'information haïtienne, caraïbéenne et afro canadienne estime que la communauté a l'expérience pour répondre à la situation. «On est une communauté qui a passé l'épreuve du temps. On a un réseau qui peut sensibiliser les gens et les aider. C'est à travers ces réseaux qu'on va mobiliser la solidarité haïtienne. C'est un travail de solidarité qui est réalisé chaque fois qu'il y a ces genres de problèmes».