L'état des ponts et tunnels de Montréal s'améliore lentement, mais plusieurs demeurent dans un état inquiétant. La métropole a rendu public hier l'état des 583 ouvrages sous sa responsabilité. Voici ce qui cloche avec les cinq pires structures du réseau routier de la métropole.

PONT D'ÉTAGEMENT JEAN-TALON OUEST, À L'OUEST DE WILDERTON

Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce

De nombreux problèmes minent cette structure de l'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. Le joint de dilatation du tablier est dans un état critique, des infiltrations d'eau ayant été constatées sur toute sa longueur. Le béton s'effrite sur le quart de la surface des murs de culée. Lors de l'inspection, des fragments de béton de la dalle ont dû être retirés pour éviter qu'ils ne tombent sur la voie ferroviaire qui passe dessous.

PONT D'ÉTAGEMENT DU BOULEVARD DE L'ÎLE-DES-SOEURS, À L'EST DE LA RUE DARWIN

Verdun

Les murs de culée de cette structure de L'Île-des-Soeurs sont dans un état critique. Une fissure jugée « très large », d'un peu plus de 1 cm, est apparente et affecte le comportement de la structure qui enjambe une piste cyclable. Les glissières de sécurité sont dans un triste état, avec de la corrosion et la présence de « pourriture blanche » sur des poteaux de bois qui les tiennent. Les inspecteurs ont dû sécuriser la dalle et des murs lors de leur inspection en raison de leur état.

PONT FERROVIAIRE DE LA RUE SAUVÉ OUEST

Ahuntsic-Cartierville

Le béton a éclaté sur 60 % du pilier central. Des signes de corrosion sur les armatures y sont visibles, celles-ci étant exposées, sans protection. Les ingénieurs estiment que la capacité de cette structure de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville sur laquelle circulent des trains est réduite de 5 à 10 %. D'autres piliers présentent des éclatements « très importants » sur 30 % de leur surface, exposant eux aussi les armatures. Un muret inquiète aussi, alors que le béton est éclaté sur les trois quarts de sa surface.

PONT D'ÉTAGEMENT DU CHEMIN DE LA CÔTE-DE-LIESSE, DIRECTION OUEST/RUE AUTHIER

Saint-Laurent

L'un des murs de culée présente un délaminage « très important » sur 30 % de sa surface. Des armatures apparentes sont aussi visiblement attaquées par la corrosion. Une conduite de drainage de l'eau est désemboîtée, si bien qu'il y a une inondation dans un tronçon de la structure. Les grilles des puisards qui permettent à l'eau de s'évacuer sont obstruées à 75 %.

PONT FERROVIAIRE QUI ENJAMBE L'AVENUE GIROUARD, PRÈS DU BOULEVARD DE MAISONNEUVE OUEST

Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce

La Ville n'a pas publié le rapport d'inspection de ce pont, empêchant de savoir ce qui cloche exactement avec celui-ci. Sa cote de détérioration signifie toutefois qu'il nécessite des travaux majeurs.

DEUX STRUCTURES FERMÉES

En plus de ces cinq structures, deux sont condamnées en raison de leur état. Il s'agit du tunnel Wellington et du pont de l'île Lapierre. La Ville dit mener une étude pour désaffecter le tunnel Wellington, abandonné depuis de nombreuses années. Environ 60 cm d'eau recouvre la chaussée du tunnel, et des accumulations de plus de 1,2 m se trouvent dans les tunnels de ventilation. D'ailleurs, la station de pompage n'est plus fonctionnelle.

Le gouvernement fédéral doit, quant à lui, faire des travaux au pont de l'île Lapierre pour le « mettre en valeur ». Sa dernière inspection, qui remonte à 2014, évalue que « l'état actuel du pont ne permet pas la mise en service ».