Le Mouvement pour mettre fin à l'itinérance (MMFIM), appuyé par le gouvernement fédéral, provincial et municipal, lance une plateforme numérique permettant de suivre l'intégration des personnes itinérantes à Montréal.

«Ce nouvel outil web permettra de compiler et de rendre accessibles des données sur le nombre de personnes logées issues de l'itinérance chronique et cyclique, sur leur profil, leurs défis et leurs conditions de logement», explique l'organisme.

Selon James McGregor, son directeur général, la plateforme permet aux organismes luttant contre l'itinérance de mesurer leur progrès. «Il y a une douzaine d'organismes qui logent des gens mais on n'avait pas de vision d'ensemble. C'est fondamental d'avoir ces chiffres pour savoir où on s'en va et si on arrive à avoir un impact.»

Le gouvernement canadien accorde une aide de 62 000$ pour ce projet selon Jean-Yves Duclos, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social. Il soutient qu'un meilleur accès aux données permettrait au gouvernement canadien de mettre en place des mesures plus concrètes pour lutter contre l'itinérance. «Nous sommes tous perdants lorsque quelqu'un se trouve dans la rue», a t-il déclaré dans le cadre d'une conférence de presse à Montréal.

La ville de Montréal versera un montant de 700 000$ sur 5 ans au MMFIM. 

L'organisme pour femmes en difficulté Chez Doris a réussi à loger 36 femmes et 16 enfants depuis le debut du projet. Marina Boulos, la directrice générale de l'organisme, affirme qu'elle remarque une nouvelle vague d'itinérance.

«En ce moment, je vois beaucoup d'autochtones, de refugiés qui n'ont pas encore leur papiers et, entre autres, des femmes syriennes qui sont à risque de devenir itinérantes parce qu'ils n'ont pas accès à des services sociaux adaptés à leurs besoins.»

Plus de 50 000 Canadiens vivent de l'itinérance au pays, selon Ottawa. Depuis les 24 derniers mois, la plateforme numérique 2000Solutions a réussi à loger 552 personnes itinérantes à Montréal. 

L'objectif est d'en reloger 2000 d'ici 2020.

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Sur les 552 personnes itinérantes logées en deux ans à Montréal : 

- 27% des personnes issues de l'itinérance avaient de la difficulté relevant de la justice lors de leur admission en logement

- 68% étaient des hommes et 32% étaient des femmes

- 8% étaient d'origine autochtone