La future Loi sur la métropole devrait donner à Montréal le pouvoir de réduire le nombre d'arrondissements et d'élus, plaide la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui le juge trop élevé.

La commission parlementaire étudiant le projet de loi 121 sur la métropole a entrepris ses travaux mercredi à l'Assemblée nationale. Saluant la majorité des nouveaux pouvoirs que le gouvernement souhaite confier à la Ville de Montréal, la Chambre de commerce a toutefois demandé à ce qu'on aille plus loin.

Montréal compte présentement 19 arrondissements et un total de 103 élus municipaux. Du nombre, 65 siègent au conseil municipal tandis que les 38 autres oeuvrent uniquement en arrondissement. La Chambre de commerce estime que Québec devrait profiter du projet de loi 121 pour permettre à Montréal de simplifier sa structure à sa guise. « Si on ne le fait pas là, on devra le faire dans quelques années », estime Michel Leblanc.

Plus grande centralisation des pouvoirs

La Chambre de commerce a plaidé aussi pour une plus grande centralisation des pouvoirs à l'hôtel de ville. Pour éviter les affrontements entre Montréal et ses arrondissements, Michel Leblanc soutient que la ville-centre devrait toujours avoir le dernier mot. « La relation entre la ville-centre et les arrondissements a souvent été ponctuée de contentieux, et la Chambre a toujours jugé qu'il appartenait au véritable palier municipal - donc à la ville-centre - de déterminer la meilleure façon de partager les pouvoirs pour rendre les meilleurs services à la population », peut-on lire dans le mémoire de l'organisation.

Michel Leblanc a cité en exemple la carte des rues où les camions lourds sont autorisés à circuler : leur passage peut être autorisé sur une artère, mais interdit plus loin dans un autre arrondissement. C'est notamment le cas sur Saint-Denis où un camion peut rouler dans Ville-Marie et le Plateau, mais pas dans Rosemont et Villeray. 

Par ailleurs, la Chambre de commerce s'est opposée à une abolition unilatérale des référendums à Montréal. S'il déplore des abus dans le recours au vote pour bloquer des projets - notamment d'écoles -, Michel Leblanc a néanmoins demandé à ce que Québec laisse à la métropole le soin de choisir le moyen de consulter sa population, en incluant les référendums. 

FINANCEMENT RÉCLAMÉ POUR LES NOUVELLES RESPONSABILITÉS

Alors qu'elle s'était récemment prononcée contre le projet de loi 122 qui prévoit l'abolition des référendums à Montréal, l'opposition à l'hôtel de ville s'est montrée nettement plus satisfaite par le projet de loi 121. Projet Montréal a salué plusieurs des éléments, mais réclamé un meilleur financement pour permettre à la métropole de faire face à ses nouvelles obligations.

« Nous croyons qu'octroyer de nouvelles responsabilités sans un financement correspondant risque de s'avérer un cadeau empoisonné », a déclaré Valérie Plante, chef de Projet Montréal. L'opposition a souligné que Montréal se finance principalement avec les taxes résidentielles, celles-ci représentant 70 % de ses revenus.

La Ville de Montréal doit présenter ses commentaires sur le projet de loi 121 mercredi prochain à 17 h.