Un déneigeur se trouve dans le pétrin pour la qualité de son travail dans les rues de la métropole. Montréal compte annuler son contrat à la fin de la saison en raison de son «service exécrable».

Le nombre de plaintes contre la qualité du déneigement a explosé dans le Sud-Ouest, qui dit en avoir reçu plus de 1000 depuis le début de l'hiver. L'arrondissement avait rencontré le déneigeur à la fin décembre pour tenter de corriger le tir, mais rien n'y fait. Il a reçu pas moins de 151 000 $ en amendes pour ses ratées dans le déneigement des rues.

Alors que plus de 45 cm de neige se sont abattus sur Montréal depuis dimanche, cet arrondissement est le moins avancé dans ses opérations d'enlèvement de la neige. À peine 24 % de son territoire a été dégagé. En comparaison, les arrondissements voisins de Ville-Marie et Verdun sont nettement plus avancés, soit à raison de 75 % et 67 %.

Sur Twitter, le maire Coderre a dit avoir convoqué hier Pavage D'Amour «pour nous expliquer pourquoi nous avons un service exécrable notamment dans le Sud-Ouest». Le maire était parti en voyage à l'extérieur du pays, la responsable du déneigement doit réagir cet après-midi.

À l'issue de cette rencontre, le maire du Sud-Ouest Benoit Dorais estime que le lien de confiance est brisé. Il recommande à Montréal de résilier le contrat à la fin de la saison. Le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, a dit espérer que l'entrepreneur termine la saison, sans quoi il s'exposerait à voir d'autres contrats annulés. «Ce ne serait pas à son avantage», a dit le bras droit du maire.

Les problèmes s'accumulant avec Pavage D'Amour, Projet Montréal estimait qu'il est temps de réfléchir à la possibilité de mettre fin à son contrat. «Les services rendus ne sont pas à la hauteur des attentes de la population montréalaise. Les citoyens qui vont travailler chaque jour et qui paient leurs taxes chaque année ont droit à des services efficaces et de qualité», a indiqué le conseiller Craig Sauvé.

La Ville de Montréal a en effet adopté en 2015 un nouveau règlement permettant à ses services de remplir des rapports de rendement insatisfaisant quand une entreprise réalise mal un mandat qui lui a été confié. Une entreprise peut voir ses contrats résiliés et se faire interdire de tout contrat pour deux ans. Pour l'heure, une seule entreprise a ainsi été bannie, soit Qualivac, spécialisée dans le nettoyage d'égouts.

«Nous devons commencer dès maintenant les démarches pour trouver un nouveau fournisseur qui fera passer la prestation de services devant ses propres intérêts financiers», a estimé quant à elle la conseillère Maja Vodanovic.