Un attaché politique de Denis Coderre a été renvoyé, aujourd'hui, alors qu'une vidéo le montrant en train de consommer une drogue dure s'apprêtait à être diffusée à la télévision.

Les images obtenues par TVA Nouvelles montrent Jean-François Thibault, 62 ans, aspirant d'une pipe à crack. Selon le réseau, il consommait du crystal meth et la vidéo a été tournée il y a environ un mois. 

M. Thibault aurait admis les faits. 

En après-midi, le cabinet du maire a indiqué qu'il était mis à pied.

«Le cabinet a été saisi de cette situation dans les dernières heures, a écrit dans un courriel Catherine Maurice, directrice des communications au bureau de M. Coderre. Ce genre de comportement est inacceptable pour le maire de Montréal. Cet employé ne fait plus partie de l'équipe du maire et du cabinet.»

«Nous allons par contre nous assurer que cette personne reçoive toute l'aide et le support nécessaire», ajoutait la déclaration.

M. Thibault était officiellement conseiller politique de Denis Coderre, mais son rôle consistait plutôt à faire l'«éclaireur» logistique du maire avant ses déplacements, selon les informations recueillies auprès du cabinet.

Dans la vidéo, on voit le regard de M. Thibault croiser l'objectif qui le filme. L'homme, habillé d'une robe de chambre ou d'un large vêtement, chauffe la pipe avec un chalumeau et utilise un ordinateur.

Les images n'auraient pas été tournées à l'hôtel de ville de Montréal. 

Selon TVA Nouvelles, M. Thibault a été bouleversé par le visionnement de ces images. Il aurait dénoncé une vengeance de la part de l'individu qui a filmé la scène. Il n'a pas répondu au message de La Presse, jeudi soir. 

11 000 $ de dettes 

Plus tôt cet automne, La Presse avait dévoilé que l'homme avait accumulé 11 000 $ en amendes impayées auprès de la Ville, en majorité pour des infractions de stationnement. Il n'a pas été possible de déterminer quel montant restait impayé. 

M. Thibault s'était fait pincer à 36 reprises en deux ans, entre 2013 et 2015, pour un total d'un peu plus de 2000 $ d'amende. Mais ce qu'il qualifiait lui-même de «procrastination» avait fait gonfler sa dette.

Il avait pris un arrangement avec les services municipaux afin d'étaler cette dette.

«M. Thibault n'aura aucun passe-droit », avait à l'époque indiqué Marc-André Gosselin, porte-parole du maire. Il avait ajouté que M. Thibault ne jouait aucun rôle dans les relations entre le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et l'Hôtel de Ville.