Le syndicat qui représente les policiers de Montréal met en demeure le chef de police Philippe Pichet d'aviser ses membres qui ont fait l'objet d'une surveillance électronique au cours des trois dernières années.

« Les récents événements révélant que plusieurs journalistes et policiers avaient fait l'objet de surveillance électronique de différents types alarment et préoccupent les policiers qui sont sous votre gouverne. Nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire d'insister longuement pour décrire l'émoi et l'inquiétude que ces informations ont créés dans les rangs des agents qui servent la Ville », peut-on lire dans le document judiciaire que La Presse a obtenu.

La mise en demeure a été envoyée le 7 novembre dernier, le jour où le maire Denis Coderre a admis qu'il avait téléphoné en 2014 à l'ancien directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Marc Parent pour se plaindre qu'une rumeur de contravention impayée soit venue aux oreilles du journaliste Patrick Lagacé. Une enquête criminelle en a découlé, enquête au cours de laquelle le registre téléphonique du chroniqueur a été consulté pendant deux semaines.

Adressée directement au directeur du SPVM, la mise en demeure exige que tous les policiers qui ont fait l'objet d'ordonnances de communication relatives aux « données de transmission » de même que tous ceux qui ont fait l'objet d'ordonnances de communication concernant leurs données de localisation soient avisés.

Si M. Pichet rejette cette demande, la Fraternité des policiers avertit qu'elle envisagera d'autres recours.