Le candidat à la direction du parti municipal Projet Montréal, Guillaume Lavoie, fera de la question des véhicules en libre service (VLS) son engagement phare dans sa campagne. S'il battait Denis Coderre aux prochaines élections, il promet d'annuler la hausse importante de tarif des vignettes universelles de stationnement pour ces véhicules et de permettre leur arrivée au centre-ville.

«La stratégie de Denis Coderre, c'est de tout faire ce qui est possible pour nuire aux VLS tout en ayant l'air d'être pour les VLS», estime M. Lavoie, actuellement conseiller municipal qui représente l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie.

L'administration Coderre a récemment annoncé que les fournisseurs de services de VLS devraient progressivement électrifier leur flotte. En décembre 2016, la part de voitures électriques devra être de 15% pour atteindre 100% à la fin de 2020. D'ici là, 1000 bornes de recharge seront installées sur le territoire montréalais.

Sortie de Car2Go et Communauto

Deux entreprises se partagent le marché actuellement à Montréal : Car2Go et Communauto. Le mois passé, les deux entreprises ont fait une sortie conjointe pour dénoncer l'approche de l'administration Coderre dans ce dossier, qui selon eux freine le développement de ce mode de transport alternatif. Ils dénoncent vigoureusement le plafond de 1000 véhicules d'ici 2020.

«Dans le dossier VLS, Denis Coderre a inventé un green washing assez nouveau qui est l'électrification. Il n'y a pas un endroit dans le monde où l'on oppose l'électrification au développement du VLS. Denis Coderre fait ça. Il utilise l'électrification des transports comme un argument pour freiner le développement des VLS à Montréal. C'est triste.»

1 VLS = entre 7 et 10 voitures

En entrevue avec La Presse, hier, Guillaume Lavoie a partagé son plan en cinq points pour créer un environnement favorable à la multiplication de voitures VLS.

«Il y a une nouvelle étude de l'Université de Berkeley qui vient de sortir qui dit que pour chaque VLS, ça remplace entre 7 et 10 voitures. C'est une solution pour la congestion, c'est une solution pour la mobilité, c'est une solution environnementale. Chaque VLS enlève l'équivalent de 11 à 14 tonnes de CO2 par année. Ça n'a que des points positifs», dit-il.

Le parti Projet Montréal a été fondé par Richard Bergeron. Peu de temps après sa défaite aux dernières élections municipales, il est passé dans le camp de Denis Coderre où il s'occupe des projets d'aménagement touchant le centre-ville. Le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, occupe le poste de chef de l'opposition par intérim depuis son départ.

Trois candidats se sont présentés pour prendre la tête du parti en vue des prochaines élections. Il s'agit des conseillers municipaux Guillaume Lavoie, Valérie Plante et François Limoges.

Le plan de Guillaume Lavoie en 5 points

1. Ouvrir tout le territoire de la ville aux VLS. Présentement, les VLS à essence ne peuvent pas se stationner dans les arrondissements de Ville-Marie. Les VLS ne peuvent pas utiliser leur vignette dans certains arrondissements comme Outremont.

2. Annuler la hausse de tarif de 32 % récemment adoptée par l'administration Coderre. La vignette de stationnement coûtait jusqu'à récemment 1000 $ par véhicule par année, elle est désormais de 1320 $. La tarification proposée serait modulée selon le type de véhicule. Soit 1000 $ pour un VLS à essence, 750 $ pour un véhicule hybride et 500 $ pour un véhicule électrique.

3. Exiger des sociétés de VLS qui font affaire avec la Ville de partager leurs données.

4. Projet-pilote pour réduire le nombre de véhicules utilisés par les employés de la Ville de Montréal et remplacés par l'utilisation de VLS.

5. Créer un comité consultatif d'amélioration continue afin de suivre l'évolution des technologies. Le comité pourrait discuter d'inclure Laval et Longueuil dans ce territoire.