Le directeur du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), François Massé, a annoncé jeudi son départ à la retraite dans une lettre envoyée aux pompiers et au personnel.

«C'est une réflexion que j'ai depuis un bon bout de temps. C'est une job plutôt intense! J'ai une fille de 10 ans et je n'ai pas beaucoup de temps pour moi. J'ai mis ma vie personnelle de côté ces dernières années», explique François Massé, en entrevue avec La Presse jeudi soir. Il entend quitter ses fonctions au cours de l'automne, le temps que la Ville de Montréal lui trouve un remplaçant.

Directeur du SIM depuis 2013, François Massé assure qu'il n'a pas été poussé vers la retraite par l'administration Coderre. «Ah non! Ce n'est pas du tout ça! Au contraire, on m'a demandé ce qu'on pouvait faire pour me garder. J'en ai surpris plusieurs!», s'exclame-t-il.  «J'aime ce que je fais, je suis super bien entouré. Mais un moment donné, on a des choix à faire et les nuits blanches s'accumulent», dit-il.

François Massé croit que les relations entre la direction du SIM et le syndicat des pompiers se sont améliorées au cours de son mandat. «J'ai tenté le mieux possible avec mes collègues et avec le syndicat de trouver des solutions pour atténuer les dissensions. En 2014, c'était plus difficile, et c'est mieux aujourd'hui. Entre le syndicat et la direction du SIM, il y a quand même un respect mutuel. On réussit à se parler. Il y avait plus de moyens de pression, il y en a moins aujourd'hui», soutient-il.

En plus de la «baisse significative des décès, des incendies et des pertes matérielles» au cours des dernières années, François Massé se dit fier de certaines réalisations effectuées pendant ses sept années dans l'équipe de direction du SIM. «Il y a le programme de choc post-traumatique qui va avoir cours bientôt. L'avènement des premiers répondants a amené les pompiers à faire face à des situations difficiles sur le plan psychologique. Ils sont confrontés à des suicides, des réanimations, des accouchements, ce qui est parfois difficile, alors on voulait leur offrir un soutien psychologique. On a un fait un diagnostic et cette année, on y va avec un projet-pilote», se réjouit-il.

Le directeur du SIM note aussi le «virage à 180 degrés» en cours au sein du Service concernant la prévention pour certains cancers récemment reconnus comme maladies professionnelles. «On s'assure de décontaminer tous les habits de combat et tous les équipements pour éviter que les pompiers soient touchés», dit-il.

François Massé a rejoint le SIM à l'âge de 23 ans. Il aura 52 ans en octobre.