Le milieu des affaires, du tourisme ainsi que des transporteurs aériens somme Ottawa de trouver une solution aux longues files d'attente vues cet été aux douanes de l'aéroport Pierre-Elliot-Trudeau.

«L'attente que les passagers ont vécu cet été aux douanes canadiennes de l'aéroport Montréal-Trudeau est inacceptable et ternit l'image de Montréal comme métropole», déplorent, dans une lettre au ministre canadien de la Sécurité publique, Ralph Goodale, un groupe composé d'Aéroports de Montréal, Tourisme Montréal, Montréal international, le Palais des congrès, la Chambre de commerce ainsi que les transporteurs Air France et KLM.

Dans cette lettre obtenue par La Presse, Aéroports de Montréal dit avoir mis des mesures en place pour faire face à l'augmentation du nombre de passagers, comme l'installation de bornes de contrôle automatisé pour accélérer le dédouanement. «Cependant, force est de constater que le temps d'attente à la sortie des bornes à Montréal-Trudeau est plus long que dans d'autres aéroports canadiens, incluant Toronto», constatent les auteurs de la lettre. Ils y voient une conséquence du fait que les effectifs et les budgets de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) n'ont pas suivi la hausse des passagers.

Un reportage de La Presse publié ce matin soulignant que des passagers ont dû attendre deux heures et demie ces dernières semaines avant de franchir les douanes, loin de l'objectif de 20 minutes, a suscité de nombreuses réactions.  Ces délais sont d'autant plus problématiques que la métropole espère attirer de nombreux touristes pour célébrer son 375e anniversaire, a réagi le maire Coderre.

«Deux heures d'attente, c'est trop», a-t-il déploré, en entrevue hier matin avec l'animateur de radio Paul Arcand. Cette situation est d'autant plus problématique aux yeux du maire que «l'an prochain, c'est le 375e [anniversaire de Montréal]. Ça fait trois ans de suite qu'on bat des records au niveau des touristes. Il y a de plus en plus de lignes aériennes directes. Il va falloir qu'on soit capables de gérer cela. Si Montréal prend de plus en plus de place et qu'il y a des problèmes aux douanes, c'est un problème majeur.»

L'exaspération s'est aussi fait sentir à Québec. À l'heure actuelle, l'attente est «clairement inacceptable» à la douane, a affirmé le ministre des Finances Carlos Leitao, en marge d'une réunion du caucus libéral à Gatineau. « Attendre deux heures, ce n'est pas agréable pour personne. Même ce printemps, quand je suis revenu d'Europe, j'ai attendu comme tout le monde presque deux heures et demie. Ce n'est pas acceptable. » De tels délais pourraient avoir des conséquences désastreuses, appréhende-t-il. Si une aussi longue attente devait perdurer, «ça va nuire à l'économie» du Québec, selon M. Leitao. «Il va falloir que nos amis fédéraux règlent ça.»

«Le gouvernement est préoccupé par les retards actuels à l'Aéroport international Pierre Elliot Trudeau de Montréal et comprend la frustration des voyageurs qui doivent attendre pendant de longues périodes de temps, et ce, souvent après de longs vols internationaux», a indiqué Scott Bardsley, attaché de presse du ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale. La courte déclaration transmise par courriel aux médias précise qu'Ottawa tente de corriger la situation, sans dire comment. «Les autorités continuent de travailler avec tous les organismes concernés afin de rassurer d'un contrôle adéquat de l'ensemble des personnes qui entrent au pays, tout en réduisant les désagréments rencontrés par les voyageurs», indique-t-on.

- Avec Tommy Chouinard