Une erreur humaine serait à l'origine d'une véritable épidémie de bris d'aqueduc ayant frappé la Ville de Montréal depuis hier. Pas moins de 13 conduites ont cédé après que la pression ait été accidentellement augmentée dans le réseau d'eau.

La métropole a annoncé en après-midi qu'elle pensait avoir mis le doigt sur la cause des nombreuses fuites survenues au cours de la nuit.

«Selon toute vraisemblance, les bris des conduites secondaires seraient dus à une réaction en chaîne dans le sud-est de l'Île provoquée par une intervention sur une conduite d'eau primaire. Dans le cadre d'opérations courantes sur le réseau principal, des manipulations de vannes sur une conduite d'aqueduc de 48 pouces de diamètre ont entraîné une hausse de pression. Les conduites les plus vulnérables auraient cédé suivant cette variation de pression», indique un communiqué publié en fin de journée.

Montréal a entrepris des réparations sur sept des onze bris. Les quatre autres seront entreprises plus tard aujourd'hui ou demain.

Six des 13 conduites ayant cédé étaient plus que centenaire. L'une d'entre elles, sur Ontario entre St-Denis et Joly, avait près de 150 ans. Elle a été installée en 1867, soit l'année oz le Canada a été officiellement fondé.

Reste que certaines conduites étaient beaucoup plus jeunes. Une conduite dans Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles avait à peine 20 ans.

Le maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, ne cache pas son exaspération devant la multiplication des bris d'aqueduc. «Ça nous fait faire du temps supplémentaire et ça nous demande beaucoup d'énergie», déplore l'élu.

Ces bris ne font pas juste perturber la circulation et priver certains citoyens d'eau : elles ralentissent aussi le travail des cols bleus, accaparés par les travaux de réparation. «Les gens de la voirie, pendant qu'ils font des détours, c'est sûr et certain qu'ils ne colmatent pas des nids de poule», s'indigne Benoit Dorais.

C'est dans l'arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles où l'on recense le plus grand nombre de bris, soit quatre. Le hasard veut que la mairesse du secteur, Chantal Rouleau, siège comme responsable de l'eau au sein de l'Administration Coderre.