Le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, menace de «poivrer de contraventions» une agence de publicité ayant lancé une campagne sur les murs d'immeubles résidentiels de son arrondissement, ce que l'élu qualifie de «publicité sauvage».

«À la firme de pub qui a décidé de lancer une campagne de publicité sauvage sur des murs de triplex du Plateau: vous jouez avec le feu. Nous allons vous identifier, vous poivrer de contraventions et vous faire perdre votre contrat avec IKEA. Je serais vous - j'enlèverais ça tout de suite», a écrit l'élu sur les réseaux sociaux.

En entrevue, Luc Ferrandez explique que les citoyens sont déjà suffisamment bombardés de publicité dans les médias, traditionnels ou en ligne. «On trouve que le matraquage publicitaire est énorme : c'est largement suffisant», dit l'élu.

Luc Ferrandez insiste: cette forme de publicité est interdite, que le propriétaire du bâtiment soit consentant ou pas. L'élu ne voit pas comment il pourrait imposer aux propriétaires du Plateau de respecter des règles d'urbanisme strictes sur l'apparence de leur bâtiment s'il laisse des immenses affiches apparaître partout. «Si on exige que les résidants se contraignent à respecter des règles coûteuses, on ne veut pas que l'architecture soit gâchée par de l'affichage.»

En 2010, le Plateau a adopté un règlement pour forcer le démantèlement des panneaux-réclame sur son territoire. Les publicitaires ont contesté en Cour et un jugement est attendu cet été ou cet automne. Peu importe le résultat, Luc Ferrandez s'attend à ce que la cause soit portée en appel et se rende jusqu'en Cour suprême.

Ce n'est pas la première fois qu'une campagne de publicité soulève la colère de Luc Ferrandez. L'été dernier, une agence avait installé des pots de fleurs autour d'arbres du parc Laurier dans le cadre d'une campagne pour Desjardins. Le coloré maire avait exigé -et obtenu- leur retrait. L'administration du maire Ferrandez s'est aussi opposée en 2014 à l'arrivée des abribus numériques de la STM, estimant qu'ils représentaient de la «pollution visuelle».

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L'agence de publicité a lancé une campagne sur les murs d'immeubles résidentiels de l'arrondissement, ce que Luc Ferrandez qualifie de «publicité sauvage».