Après une journée de mauvaise qualité de l'air et le premier avertissement de smog pour la région de Montréal de l'année pour la saison chaude, l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville demande au maire Denis Coderre de produire un plan d'action pour limiter les épisodes de smog et protéger la population lorsqu'ils surviennent.

« Il faut diminuer sur la pollution émise par les voitures et les camions, car c'est la pollution qu'on peut contrôler, dit Sylvain Ouellet, porte-parole de l'Opposition officielle en matière d'environnement. On a très hâte de voir si l'administration Coderre va mettre ses culottes et produire un plan capable de faire baisser les niveaux de particules fines dangereuses et d'améliorer la qualité de vie des Montréalais. » 

Ce matin, Environnement Canada a émis un avertissement de smog en vigueur pour les secteurs de l'île de Montréal, Châteauguay - La Prairie, Laval et Longueuil - Varennes. L'avertissement a été levé en après-midi.

En matinée, la Ville de Montréal a diffusé un tweet demandant aux citoyens de ne pas utiliser d'« appareils à combustible solide » en raison de l'avertissement de smog. Pour M. Ouellet, c'est la preuve que la Ville est mal préparée à prendre les devants lorsque la pollution atteint des niveaux inquiétants.

« La Ville publie un tweet sur les poêles à bois en plein mois de mai, alors qu'il fait 25 degrés dehors. On dirait que c'est leur solution magique à tout », dit-il, ajoutant que la Ville fait « des conférences de presse tous les jours l'hiver lors des opérations déneigement, mais fait un tweet lorsque la pollution de l'air devient dangereuse. »  

Des métropoles du monde ont des moyens de lutter contre la pollution atmosphérique lors des journées où l'air est fortement pollué. Bruxelles limite la vitesse sur certaines autoroutes, interdit le trafic lourd aux heures de pointe et offre le transport en commun gratuitement en cas de smog, note M. Ouellet. La Société de transports de Laval abaisse ses tarifs à 1$ lors des journées de smog.

Pour Environnement Canada, les transports sont la cause et le remède en cas d'épisodes de mauvaise qualité de l'air. « Chacun peut améliorer la qualité de l'air en posant des gestes simples comme utiliser le transport collectif, réduire la vitesse de son véhicule ou éviter de laisser tourner inutilement le moteur », note l'agence fédérale.  

La qualité de l'air tend à s'améliorer à Montréal depuis plusieurs années. L'été dernier, qui était moins chaud que la moyenne, on n'a recensé aucun épisode de smog.

Or, l'Organisation mondiale de la santé recommande que la concentration de particules fines PM2.5 dans l'air des villes ne dépasse pas 10 g/m3 sur une moyenne annuelle, ou 25 g/m3 sur une moyenne sur 24 heures, des niveaux qui sont couramment dépassés à Montréal, même quand aucun épisode de smog n'est prévu.