Après quatre jours de débrayage, les ingénieurs de la Ville de Montréal ont décidé de suspendre leur grève pour favoriser la reprise des négociations. Le Syndicat n'exclut pas une reprise de leur débrayage si les discussions ne progressent pas assez rapidement à son goût.

La trêve entre en vigueur à 16h30, soit tout juste avant le début du weekend de trois jours. La nouvelle a pris complètement par surprise la Ville de Montréal qui n'avait pas été mise au courant de ce changement lorsque jointe par La Presse. Au moment d'écrire ces lignes, on ignorait quand les chantiers suspendus pourraient reprendre.

Le Syndicat dit avoir décidé de mettre entre parenthèses sa grève pour se donner une chance de relancer les discussions. « On désire faire un dépôt et favoriser la négociation et on espère que l'administration Coderre va arrêter d'être intransigeante », a indiqué André Émond, chef syndical des scientifiques.

La durée de la trêve dépendra de la réponse de l'administration Coderre à la proposition, a fait savoir le syndicat. S'ils sentent de l'ouverture, les syndiqués resteront au travail. Mais ils pourraient débrayer à nouveau s'ils ne sentent pas de volonté de régler. « On pense qu'il est temps de se remettre à la table de négociations et d'essayer d'avancer », dit André Émond.

Ce dernier assure qu'il ne faut pas voir dans cette pause de la grève un aveu d'échec. « Pas du tout, c'était un coup de semonce pour dire à l'administration qu'on a fait la grève pendant quatre jours, ça a eu un impact important, mais on veut entrer en négociation et discuter sérieusement. On espère arriver à s'entendre sinon c'est certain qu'on va être en grève de nouveau. »

Il ne faut pas non plus voir dans la trêve débutant en ce vendredi après-midi un lien avec le début du long weekend de la fête des Patriotes, assure aussi André Émond. « Ça n'a rien à voir. On pense qu'on a eu assez d'impact, que l'administration a compris. Personne ne désire qu'une grève perdure et on est prêts à faire les premiers pas. »

Les négociations étaient au point mort depuis le déclenchement de la grève, la dernière rencontre ayant eu lieu le lundi 16 mai. « Aucune séance de négociation n'a eu lieu depuis le déclenchement de la grève », indiquait d'ailleurs hier soir un porte-parole de la ville, Gonzalo Nunez. Toute la semaine, on se disait de part et d'autre « prêts à négocier » et répétait que « que notre téléphone est ouvert », mais personne ne semblait prêt à franchir le pas de l'utiliser pour contacter la partie adverse.

Rappelons que la moitié des chantiers en cours à Montréal, soit 28 sur 54, étaient paralysés par la grève des ingénieurs déclenchée mardi.