«C'est au niveau local que l'immigration réussit ou échoue», a plaidé le maire de Montréal, Denis Coderre, lundi matin aux Nations unies, devant plus d'une centaine de représentants des États membres et de diverses organisations telles qu'Interpol ou l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNDOC).

Denis Coderre était le seul élu invité à s'exprimer à l'occasion du «Dialogue international sur la migration» orchestré par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), la principale entité dans le domaine de la migration qui offre des conseils et des services aux gouvernements et aux migrants.

Après avoir félicité le maire de Montréal, le président de l'OIM, William Swing, a pris le temps de complimenter le gouvernement de Justin Trudeau pour sa décision d'accueillir 25 000 réfugiés syriens avant la fin février.

«C'est un grand succès pour le Canada et nous sommes honorés d'en avoir fait partie. C'est un petit plus compliqué que cela ne paraît parce que cela implique non seulement une sélection des personnes par l'UNHCR (l'agence de l'ONU pour les réfugiés), mais aussi des examens médicaux, de noliser des avions, etc. Mais cela a été tellement bien fait. Le travail d'équipe était si efficace que, par moment, on ne pouvait dire qui était un employé de l'ONU et qui était Canadien», a-t-il dit.

En marge de son discours, le maire Coderre n'avait également que des bons mots pour Québec et Ottawa en ce qui a trait à l'accueil des 25 000 réfugiés syriens, dont 5000 sont arrivés à Montréal. Toutefois, le vrai travail ne fait que commencer, selon lui.

«Tout s'est bien passé. Tout s'est même très bien passé. Mais ça, c'est l'accueil. La réalité qui va nous frapper, c'est la question de l'intégration. Donc, tout le monde a mis l'épaule à la roue, tout le monde a bien travaillé. (Mais), par la suite, les gens ont besoin de manger, les gens ont besoin d'un logement, de travailler», a-t-il rappelé.

Se félicitant de l'entente Québec-Ottawa sur l'immigration, le maire de Montréal considère qu'une certaine dévolution des pouvoirs du provincial vers le municipal s'impose.

«On en demande pas d'argent supplémentaire, mais il pourrait y avoir une dévolution de pouvoirs et, à ce moment-là, des montants qui sont rattachés à l'intégration», a précisé le maire.

Denis Coderre n'a toutefois pas fait de demandes spécifiques et s'attend à ce que ces questions soient réglées dans le cadre de la Loi de la métropole sur laquelle planche le gouvernement Couillard.

Lors de son discours, le maire a également souligné le rôle du Bureau d'intégration des nouveaux arrivants créé récemment à Montréal afin de faciliter l'intégration des nouveaux arrivants.

Plus tard en journée, le maire devait également discuter des particularités du Centre de la prévention de la radicalisation montréalais en compagnie d'experts et de l'ambassadeur Michael Grant, représentant permanent adjoint de la Mission permanente du Canada auprès de l'ONU.

Enfin, le maire devait également rencontrer l'ancien maire de New York, Michael Bloomberg, pour parler du rôle des villes, particulièrement en ce qui a trait aux questions environnementales.