La Ville de Montréal imitera Toronto en mettant sur pied un Bureau d'intégration des nouveaux arrivants, estimant que son comité créé dans l'urgence il y a deux mois ne sera pas efficace à long terme.

La métropole a créé il y a deux mois un Comité de coordination montréalais pour l'accueil des réfugiés syriens, réunissant plusieurs services municipaux et organismes communautaires. Après deux mois, le responsable embauché par la Ville pour coordonner ce groupe, Michel Dorais, en est venu à recommander à Montréal de mettre en place un bureau permanent. Dans un rapport remis à la Ville, il estime que «la nécessité d'être prêt à tout et d'avoir à réagir à très court terme requiert un niveau d'alerte qui est difficile à maintenir à moyen terme».

Le Bureau qui sera créé s'inspire directement du Toronto Newcomer Office, dont le travail est de coordonner les services offerts aux nouveaux arrivants dans la métropole canadienne. Montréal attend d'ailleurs d'ici le 30 janvier un rapport détaillé sur le fonctionnement de ce bureau torontois.

Pour le moment, peu de détails sont connus sur la forme que prendra le Bureau montréalais. Celui-ci comptera au «maximum» une dizaine de personnes. Son budget est encore indéterminé.

Le Bureau ne sera pas destiné exclusivement aux réfugiés syriens, mais bien à tous les nouveaux arrivants.

La crise qui ne s'est pas matérialisée

Le comité avait été créé dans l'urgence alors que Montréal s'attendait à recevoir 4300 réfugiés en trois semaines à peine. Mais après deux mois, la métropole constate que seulement 1462 sont arrivés en date. Et du nombre, seulement 19 sont pris en charge par le gouvernement, le reste étant parrainé au privé, donc ne sollicitant que très peu les services municipaux.

La métropole s'attend toutefois à ce que le rythme d'arrivée des réfugiés syriens augmente de cadence au cours des prochaines semaines. La Ville a été avisée récemment qu'on prévoyait l'arrivée d'un avion de réfugiés par jour à Montréal, pour un total de près de 3000 réfugiés d'ici le 5 février. On ignore toutefois combien d'entre eux sont destinés à rester dans la métropole et combien iront ailleurs au Québec ou au pays.

Les réfugiés parrainés par l'État arrivant au Québec sont accueillis dans 13 villes de la province, dont Montréal. La métropole s'attend à ce qu'une importante partie de ceux qui aboutiront dans les 12 autres municipalités décideront de venir s'établir sur son territoire. «Montréal s'attend à une migration secondaire des 12 autres municipalités en région vers Montréal [...] qui pourrait être importante à moyen terme», indique le rapport de Michel Dorais.