Les citoyens de Montréal-Nord seront bientôt conviés à une élection partielle pour remplacer le maire démissionnaire Gilles Deguire, a confirmé dimanche matin le maire de Montréal, Denis Coderre.

Participant au Dîner des rois de l'Accueil Bonneau, M. Coderre n'a pas voulu préciser davantage la nature des allégations criminelles qui pèsent contre M. Deguire et qui l'auraient incité à donner sa démission, jeudi dernier.

« On est tous sous le choc, il faut l'assumer », a simplement réagi le maire. « On reçoit sa démission et il y aura une élection partielle. »

Cette dernière pourrait être formalisée le 25 janvier prochain.

M. Deguire, un ancien policier, était membre du parti de M. Coderre. Ce ne sont toutefois pas ses activités politiques qui seraient visées par l'enquête criminelle menée par le SPVM.



Du progrès

Entre deux poignées de mains, trois blagues avec des invités et quatre passages de plats, dimanche matin à l'Accueil Bonneau, le maire de Montréal a estimé que la situation de l'itinérance a « beaucoup évolué » au cours de l'année sur son territoire.

« On fait face à la musique au niveau politique, a-t-il fait valoir. D'avoir fait un dénombrement a été un premier pas important. »

Un recensement mené lors d'une nuit de mars dernier a permis de savoir qu'il y avait environ 3000 itinérants à Montréal à ce moment. Auparavant, la Ville devait s'appuyer sur des données qui remontaient à la fin des années 1990 et qui faisaient état de jusqu'à 30 000 personnes, a rappelé le magistrat.

Un autre pas important devrait être franchi en 2016 avec la création d'un poste de protecteur des itinérants, promis depuis 2014.

« Ce sera quelqu'un qui sera leur porte-parole à eux, qui leur sera dédié à 100 %, a expliqué le maire. Avoir quelqu'un d'attitré à un dossier permet d'en développer l'importance. »

La mesure est inspirée de la ville de Vancouver, la seule au Canada à disposer d'un tel protecteur.

Pour le directeur général de l'Accueil Bonneau, Aubin Boudreau, l'arrivée du protecteur des itinérants s'inscrira favorablement dans une démarche déjà entreprise par les différents organismes qui luttent contre l'itinérance.

« Il y a mouvement présentement avec une volonté de faire les choses autrement. On existe depuis plus de 138 ans, je ne vais pas dire que tout ce qui a été fait avant n'était pas bon, mais on veut mieux planifier, mieux coordonner nos offres d'un organisme à l'autre. »