Même s'il avait initialement désigné le 23 octobre comme date butoir, le maire Denis Coderre a affirmé ce matin qu'il sera encore possible de procéder au déversement d'eaux usées avant l'hiver si le comité d'experts nommé par Ottawa l'autorisait. Ce comité de trois experts est censé terminer son analyse le 3 novembre.

«On a encore une marge de manoeuvre et mes fonctionnaires me disent qu'on est capable de procéder», a déclaré le maire de Montréal ce matin lors d'une mêlée de presse.

Initialement, Montréal souhaitait procéder au déversement de 8 milliards de litres d'eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent du 18 au 25 octobre. À quelques jours du scrutin fédéral, la ministre conservatrice de l'Environnement (qui a été battue aux élections) avait alors décrété un arrêt ministériel et confié l'examen scientifique du dossier à un comité d'experts indépendants.

Denis Coderre affirme que le comité a rencontré la semaine dernière des représentants de la Ville de Montréal, du ministère de l'Environnement du Québec et d'Environnement Canada.

«Si, à partir de là, les experts décident comme nous qu'il n'y en a pas de problème et qu'il n'y a pas d'autres options, à partir de ce moment là, on pourra procéder», a-t-il souligné.

Le ministère de l'Environnement du Québec a donné son autorisation, pour la période couvrant le 15 octobre au 15 novembre.

Avant la première bordée de neige

La crise du «flushgate» a éclaté il y a un peu plus d'un mois lorsque l'administration Coderre a indiqué qu'elle était contrainte de procéder à la purge complète d'un intercepteur de 30 kilomètres compris entre les arrondissements de LaSalle et de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles. Cette immense conduite, qui recueille le tiers des eaux usées de Montréal, sert à diriger ces eaux vers la station d'épuration de la métropole.

Il faudra 7 jours pour complètement vider le tuyau. La Ville pourra ensuite retirer quatre systèmes de soutènement vétustes qui menacent de se détacher dans l'intercepteur et d'endommager les convoyeurs et les pompes de la station d'épuration.

La vidange de l'eau a aussi lieu dans le cadre des travaux d'abaissement de l'autoroute Bonaventure dans le but de déplacer la chute à neige servant au centre-ville.

Chose certaine, si le déversement va de l'avant, il devra se produire avant la première bordée de neige, dit M. Coderre.

Les autres chutes à neige situées sur l'intercepteur fonctionnent déjà au maximum de leurs capacités tandis que les dépôts à neige sont situés loin du centre-ville. Si une tempête devait survenir durant la vidange de l'eau, les opérations de déneigement seraient grandement perturbées au centre-ville.