Quatre mois après avoir dénombré pour la première fois de son histoire le nombre de sans-abris dans la métropole, la Ville de Montréal prévoit effectuer un décompte complémentaire afin de brosser un portrait plus juste du phénomène durant la saison estivale.

Durant trois semaines, du 24 août au 11 septembre, quatre équipes d'intervieweurs visiteraient les refuges et les lieux extérieurs pour dénombrer les personnes en situation d'itinérance qui «occupent l'espace public pendant l'été, particulièrement celles qui pourraient être arrivées à Montréal depuis le mois de mars», indique un document du Service de la diversité sociale et des sports de la Ville de Montréal. 

La Ville souhaite ainsi «clarifier l'interprétation» des résultats du dernier décompte «principalement auprès de trois groupes qui font l'objet d'une attention particulière, soit les femmes, les jeunes et les autochtones». Une armée de bénévoles avait compté 3016 personnes en situation d'itinérance à Montréal en mars dernier.

La Ville prévoit à nouveau accorder le contrat de gré à gré au Centre de recherche de l'hôpital Douglas. Le conseil d'agglomération, le comité exécutif et le conseil municipal de la Ville doivent donner leur approbation au contrat de 75 000$, payé par le budget de 1 M$ de la Mesure d'aide financière à la lutte contre l'itinérance 2015.

Comme en mars dernier, le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) s'oppose à un tel décompte. «On passe à côté de l'itinérance cachée. Ça va demeurer un portait partiel», déplore Marjolaine Despars, coordonnatrice adjointe de l'organisme. Elle estime qu'il peut être «dangereux» d'identifier les besoins en ressources pour les personnes en situation d'itinérance en se basant «seulement sur les gens comptés» lors du dénombrement.