Une trentaine de personnes ont manifesté ce matin devant l'hôtel de ville de Montréal pour réclamer davantage de logements sociaux.

La crise du logement a beau être officiellement terminée, des milliers de ménages vivent dans une grande pauvreté en raison du coût des loyers, déplore François Saillant, du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). L'organisation avance que 53 000 ménages de Montréal paient plus de 80% de leurs revenus pour se loger.

«C'est vrai qu'on n'est plus en situation de pénurie, mais cette pénurie a aggravé la situation du logement», dit ce défenseur du logement social. En juin, la Communauté métropolitaine de Montréal a publié un rapport démontrant que la part des logements inoccupés était retournée au-dessus de la barre des 3%, seuil d'équilibre, pour la première fois depuis 1998. François Saillant souligne toutefois que le prix des loyers a augmenté de 40% durant cette période, contribuant à appauvrir de nombreuses familles.

Cette manifestation s'est déroulée à l'aube de la campagne fédérale durant laquelle le FRAPRU espère voir Montréal réclamer davantage d'investissements d'Ottawa dans le logement social. Mais pour l'heure, François Saillant se dit «extrêmement déçu» du maire Denis Coderre qui, s'il se présente publiquement en défenseur du logement social, n'a pas dénoncé pour autant les compressions observées dans ce secteur au cours de la dernière année.

Le FRAPRU était par ailleurs très surpris du fort déploiement policier en marge de sa manifestation. Une trentaine de policiers avaient ceinturé l'édifice, bouclant les entrées. «Ils devraient pourtant savoir que les manifestations du FRAPRU sont paisibles», s'est étonné François Saillant.