Longtemps connu pour ses absences aux séances du conseil municipal de Montréal, Luc Ferrandez fait maintenant figure d'élève modèle à l'hôtel de ville depuis qu'il est devenu chef de l'opposition. Depuis six mois, il n'a raté aucune séance, selon les données sur la présence des élus compilées par la Ville de Montréal. Alors que les travaux du conseil municipal prennent une pause estivale, La Presse dresse le bilan de l'assiduité des élus à l'hôtel de ville de Montréal.

Ferrandez, de cancre à élève modèle

«Je mérite certainement le trophée de la meilleure amélioration», rigole Luc Ferrandez quand on lui parle de sa présence au conseil municipal depuis qu'il est devenu chef de l'opposition. Alors qu'il ratait près d'une séance sur deux, il ne s'est pas absenté une seule fois depuis qu'il a pris la tête de Projet Montréal. Maire de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal depuis 2009, il explique qu'il préférait à l'époque se concentrer sur les nombreux changements qu'il souhaitait mettre en oeuvre. «Je savais que Richard Bergeron et le reste de l'équipe feraient le travail sur les autres enjeux. Maintenant, en tant que chef de l'opposition, je dois couvrir tous les enjeux de Montréal», résume-t-il.

Photo Marco Campanozzi, Archives La Presse

Luc Ferrandez

Jeremy Searle multiplie les retards

Le taux d'absentéisme du conseiller Jeremy Searle a grimpé en flèche depuis six mois. Et quand il fait acte de présence au conseil municipal, il arrive la plupart du temps en retard. Les données de l'hôtel de ville révèlent en effet qu'il est arrivé «en cours de séance» à 13 des 20 rencontres auxquelles il a assisté, soit les deux tiers. L'élu assure être présent à l'hôtel de ville, mais dit ne pas sentir le besoin d'être physiquement dans la salle du conseil. «Écouter les questions de Projet Montréal à M. Coderre, je suis capable de le faire dans l'antichambre.» Surtout, Jeremy Searle assure que son absentéisme n'a aucun lien avec son problème d'alcool, maladie qu'il dit avoir vaincue, sans cure, même s'il reconnaît continuer à boire. «Je suis guéri. Ce n'est pas une question de ne plus toucher à l'alcool, c'est de ne pas abuser. Les Alcooliques anonymes disent qu'on ne doit plus boire, mais ça, c'est stupide.»

Congé de maternité demandé

Sur papier, la conseillère Émilie Thuillier affiche l'un des plus hauts taux d'absentéisme à l'hôtel de ville. L'élue estime toutefois qu'elle avait une excellente raison de faire «conseil buissonnier»: elle a donné naissance à un enfant. Voilà, rien dans les règles régissant le travail des élus ne prévoit de congé de maternité. Théoriquement, la conseillère s'exposait à perdre son siège si elle s'absentait trop longtemps. «Il n'y a pas vraiment de règles pour les congés de maternité. En ce moment, c'est comme si on était malade, mais on n'a pas de billet de médecin. Je pense que ça prendrait un congé de parentalité, pas nécessairement d'une année, mais peut-être de trois mois pour les femmes et de cinq semaines pour les hommes.»

Voyager n'empêche pas Coderre de siéger

France, Italie, Japon, Haïti, États-Unis; malgré ses fréquents voyages à l'étranger depuis qu'il est devenu maire de Montréal, Denis Coderre n'a jamais raté une seule séance du conseil municipal. En fait, seul accroc à son dossier, il est arrivé en retard à une rencontre, en décembre dernier. À sa décharge, Denis Coderre avait présidé tout juste avant le début de la séance une cérémonie pour remettre le Prix du maire de Montréal en démocratie.