Ulcéré que les policiers montréalais aient arboré des pantalons colorés aux funérailles de l'ex-premier ministre Jacques Parizeau, le maire Denis Coderre exige des excuses publiques de la Fraternité des policiers à la famille du défunt pour leur «manque de classe».

«Je n'ai pas encore déchoqué depuis hier. On a eu des funérailles d'État grandioses et elles auraient dû l'être à tous les niveaux. Malheureusement, on a eu nos policiers qui ont décidé de s'habiller et se comporter tout croche. Ils ont démontré qu'ils n'avaient pas de classe», a pesté le maire qui disait «peser ses mots».

Plutôt que revêtir leur uniforme régulier comme ils l'avaient fait par le passé pour des funérailles officielles, les agents du SPVM ont arboré hier leurs pantalons colorés qu'ils arborent depuis le début du conflit sur le partage du coût des régimes de retraite. La Fraternité des policiers s'est défendue hier disant ne pas avoir reçu de demande pour que ses membres revêtent leur uniforme régulier.

Cette explication n'a pas convaincu Denis Coderre qui a rétorqué que le syndicat lui avait dit lors des funérailles du cardinal Jean-Claude Turcotte et du hockeyeur Jean Béliveau qu'il n'avait pas son mot à dire. Le maire a précisé que le chef de police Marc Parent aussi avait essuyé une telle rebuffade de la Fraternité.

Le maire dit avoir demandé au premier ministre Philippe Couillard d'adopter une loi pour forcer les policiers à remiser leurs pantalons colorés et enfiler de nouveau leur uniforme régulier. «Ça nous prend une loi. J'ai demandé au premier ministre pour qu'on puisse respecter l'uniforme intégral. Je veux dire tout mon respect pour les forces policières, mais il faut aussi démontrer qu'on mérite ce respect. L'uniforme fait partie de la fierté de la fonction», a plaidé le maire.

La Fraternité des policiers de Montréal n'a pas réagi ce matin à la controverse suscitée par l'accoutrement de ses membres aux funérailles de Jacques Parizeau.