Interdites par le Code de la sécurité routière - mais souvent tolérées -, les planches à roulettes pourront bientôt circuler en toute légalité sur les pistes cyclables de Montréal. Les élus montréalais ont adopté tard lundi soir une motion pour en faire un mode de transport actif reconnu.

Le conseiller Sterling Downey, lui-même un planchiste de longue date, a présenté cette motion lors du dernier conseil municipal après avoir été interpelé par des jeunes ayant reçu récemment des contraventions de 60$ alors qu'ils se déplaçaient en planche à roulettes. «C'est plus cher une contravention pour se déplacer sur un skateboard que recevoir une amende de stationnement avec sa voiture», s'est indigné l'élu.

Cette situation soulève une importante incohérence, a soutenu l'élu de Projet Montréal: la métropole a investi des millions pour aménager des installations dédiées aux planchistes, notamment au Taz, afin de favoriser la pratique de la planche, mais les usagers s'exposent à une contravention s'ils utilisent leur planche pour s'y rendre à ces mêmes installations.

La motion adoptée lundi soir vise à faire reconnaître la planche à roulettes comme un mode de transport actif, au même titre que le vélo, ce qui permettra aux planchistes d'emprunter les pistes cyclables. La division des transports de la Ville devra toutefois présenter un projet de règlement pour que ce changement entre en vigueur.

En plus d'autoriser les planchistes dans ses pistes cyclables, la motion indique que Montréal entend demander un changement au Code de la sécurité routière pour que la planche à roulettes soit légalisée dans les rues. L'article 499 interdit en effet à quiconque de «faire usage sur la chaussée de patins, de skis, d'une planche à roulettes ou d'un véhicule-jouet». La métropole compte donc faire des représentations pour mettre fin à cet interdit.