Le futur camp à durée indéterminée que le FRAPRU va bientôt installer au centre-ville de Montréal a reçu d'autres appuis publics de personnalités qui, comme lui, veulent sensibiliser les dirigeants politiques et la population en général aux besoins en matière de logement.

Déjà 24 personnalités avaient appuyé ce Camp pour le droit au logement; 16 autres se sont ajoutées vendredi. Les Judy Richards, Alexis Martin, Philippe Falardeau et Normand Baillargeon, entre autres, ont rencontré la presse pour expliquer pourquoi ils soutenaient cette cause.

Le futur camp jouit également de l'appui d'organismes, comme Médecins du monde Canada, la Fédération des femmes du Québec, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, la CSN, la FTQ, la CSQ et d'autres.

Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) implantera son camp le 21 mai, au centre-ville de Montréal, dans un endroit qu'il refuse de dévoiler. L'installation du camp sera précédée d'une manifestation.

À ce jour, le maire de Montréal, Denis Coderre, a refusé de dire s'il le tolérerait, affirmant qu'il traverserait le pont quand il sera rendu à la rivière. Encore vendredi, le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, a fait appel à sa «compréhension».

Le FRAPRU a sollicité ces appuis de personnalités dans le but d'accroître ses chances que le camp soit toléré, voire accepté par les autorités municipales et policières. Il assure que les activités autour de son camp auront lieu dans le calme. Des familles, des personnes handicapées s'y présenteront à l'occasion. Le camp doit abriter une centaine de personnes, a précisé François Saillant, coordonnateur du FRAPRU.

«Au Québec, il y a de la richesse, de l'argent, des ressources. Ce qu'on ne fait pas, c'est la répartir. Ce que les gouvernements font bien, c'est créer de la pauvreté. Couper dans le logement social, ce n'est pas créer de la richesse, ce n'est pas de la rigueur, ce n'est même pas de l'austérité, c'est de la création de la pauvreté», a tonné le cinéaste Philippe Falardeau, qui a pris la parole publiquement pour appuyer le Camp pour le droit au logement.

«Stop, spécialement dans un contexte où on a trouvé des fonds publics pour créer une immense maison à Québec pour un club de hockey qui n'existe pas, et, parallèlement à ça, on coupe dans les subventions de 1500 logements sociaux. C'est une aberration», a critiqué M. Falardeau.

Le comédien et dramaturge Alexis Martin a dit appuyer la cause notamment pour que les enfants aient un toit décent sur la tête et puissent s'épanouir. Il a donc plaidé pour «l'importance d'avoir une maison stable, où les parents ne sont pas stressés d'avoir à payer un loyer exorbitant, n'ont pas besoin de couper sur la nourriture ou les vêtements ou les livres ou les loisirs, pour que l'enfant se sente dans une sphère de liberté. La maison c'est ça au fond», a-t-il résumé.

«Je suis pour ce camp parce que je suis pour une société plus juste. Je veux qu'on voit ceux qu'on s'efforce de cacher», a clamé pour sa part l'essayiste Normand Baillargeon.

Ce camp vise entre autres à convaincre les gouvernements fédéral et provincial d'investir davantage dans le logement social.

Sur la scène fédérale, les subventions versées depuis plusieurs années à 554 000 logements sociaux au Canada, dont 125 000 au Québec, arrivent peu à peu à échéance. Et le gouvernement ne semble pas prêt à poursuivre cette aide, indique M. Saillant. Les locataires qui occupent ces logements sociaux risquent donc de se retrouver face à d'importantes hausses de loyer de 200 $, voire 300 $ par mois et plus.

Sur la scène provinciale, Québec prévoit réaliser 1500 logements sociaux, alors qu'il en avait planifié 3000 au cours des dernières années.