Une année record en tourisme et un regain de vigueur du secteur de la construction n'ont pas empêché l'emploi de connaître une autre année difficile à Montréal. Dans son bilan économique de l'année 2014, la métropole note que «les investissements privés ont failli, faisant chuter avec eux l'emploi dans des catégories d'âges cruciales à la croissance de l'économie et de la richesse».

Globalement, l'économie de Montréal a connu une meilleure croissance en 2014 qu'en 2013. L'année dernière, le PIB a crû de 1,8% comparativement à 1,5% l'année précédente. La métropole a ainsi continué à afficher une meilleure performance que le reste de la province, qui a connu une croissance de 1,3%. 

La croissance reste toutefois plus faible que celle observée au Canada et aux États-Unis. Tous deux ont vu leur PIB augmenter de 2,4%. 

«On croît moins vite qu'on le voudrait, mais c'est à la hausse», indique le directeur du développement économique de Montréal, Serge Guérin.

Le PIB par Montréalais en 2014 était de 60 414$, en augmentation de 0,7% par rapport à 2013. Le PIB par habitant demeure ainsi beaucoup plus élevé que dans le reste de la province, où il est inférieur à 45 000$.

Taux de chômage en hausse

En 2014, le taux de chômage de Montréal a augmenté de 0,2% par rapport à 2013. Il atteint maintenant 9,8%. Il demeure plus élevé que celui du Québec, qui est de 7,7%.

L'emploi à temps plein a encaissé un fort recul de -2,4% en 2014 à Montréal. Les pertes ont été en partie contrées par une hausse de 1,2% du nombre d'emplois à temps partiel.

Le secteur de la production de biens a été le plus durement touché avec la perte d'un emploi sur dix.

Gains chez les aînés, pertes chez les jeunes

Montréal note que les 65 ans et plus sont de plus en plus présents sur le marché du travail. Le nombre d'emplois qu'ils occupent a augmenté du tiers depuis 2010, soit de 34,1%.

À l'inverse, l'emploi chez les plus jeunes travailleurs a connu des reculs depuis cinq ans, particulièrement chez les 35 à 44 ans, où le nombre d'emplois a diminué de 5%. Chez les 45 à 54 ans, le nombre d'emplois a pour sa part diminué de 3,1%.

L'année 2014 a été particulièrement difficile pour les hommes sur le marché du travail: le nombre d'emplois a reculé de 2,3%, contre une baisse de 0,9% chez les femmes.

La construction gagne en vigueur, mais perd en valeur

Le nombre de mises en chantier a atteint 8477 à Montréal en 2014. Il s'agit d'un record en 20 ans. 

Ces mises en chantier n'ont toutefois pas empêché la valeur des permis de construction de fléchir, pour s'établir à 1,7 milliard. Montréal a en effet vécu une baisse de la valeur des propriétés, ce qui touche principalement les maisons unifamiliales (chute de 12%).

Année record en tourisme

Autre record, en tourisme cette fois. Avec 9,2 millions de touristes ayant visité la ville en 2014, Montréal a enregistré son meilleur résultat en 30 ans. Selon Tourisme Montréal, le nombre de visiteurs américains a augmenté de 2,9%, pour atteindre 1,6 million, et les touristes d'outremer ont augmenté de 5,9%, pour s'établir à 918 000. En tout, les touristes ont dépensé 2,8 milliards, soit une hausse de 4,6% par rapport à 2013. Chaque touriste a ainsi dépensé un peu plus de 300$ lors de son séjour à Montréal.

Signe de la vigueur du tourisme, l'aéroport Montréal-Trudeau a connu un record d'achalandage de passagers, soit 14,8 millions de personnes, en hausse de 5,2% par rapport à 2013. 

Ralentissement du commerce de détail

Si le PIB de Montréal croît globalement plus rapidement que dans le reste de la province, ce n'est pas le cas du commerce de détail. Au contraire, on observe dans la métropole un ralentissement de ce secteur d'activité. En une décennie, la part de Montréal dans le PIB québécois du commerce du détail a fondu, passant de 29% à 25%. 

Les commerces montréalais font face à une féroce concurrence, notamment avec l'arrivée de grands acteurs américains au Québec et la montée du commerce électronique. 

Signe que la situation est loin de vouloir s'améliorer, Montréal s'attend à observer au cours des cinq prochaines années une diminution du nombre de commerçants d'origine québécoise.