Ils voulaient manifester contre l'austérité et l'économie pétrolière; ils auront ajouté le racisme à leur liste de doléances.

Pour une deuxième semaine d'affiliée, quelques milliers de personnes ont défilé dans les rues de Montréal, non seulement du centre-ville, mais aussi des quartiers de La Petite-Patrie et de Saint-Michel pour dénoncer les politiques d'austérité du gouvernement Couillard.

Ils se sont déplacés pour rejoindre d'autres manifestants: ceux qui s'opposaient à une marche anti-musulmane organisée par le groupe PEGIDA. La jonction a eu lieu trois bonnes heures après le début de la manifestation anti-austérité. Plusieurs avaient alors quitté la marche.

Comble de l'ironie: la marche anti-musulmane avait été annulée, seulement une poignée de partisans de PEGIDA Québec s'étant présentés, alors que quelques centaines de personnes constituaient la contre-manifestation.

Rapidement déclarée illégale par le SPVM puisque l'itinéraire n'a pas été fourni, le rassemblement contre l'austérité s'est déroulé dans le calme, jusqu'à environ 17 h, aucun incident n'ayant été rapporté. La police n'a fait état d'aucune arrestation ou constat d'infraction.

Plusieurs slogans anti-policiers ont été scandés tout au long de la marche, à laquelle participaient également des familles.

Organisée par le comité Printemps 2015 - qui compte répéter ses rassemblements chaque samedi - la marche s'est amorcée à la place Émilie-Gamelin aux alentours de 14 h. Les manifestants ont entre autres marché dans la Petite-Patrie et Saint-Michel, des secteurs qu'ils visitent très rarement. Le but des organisateurs semblait évident: rejoindre la contre-manifestation contre le groupe PEGIDA dans le nord de la ville.

Un porte-parole du SPVM, Laurent Gingras, a indiqué qu'il n'y avait pas d'incident à rapporter, mais que la marche perturbait la circulation routière.

Sur la page du réseau social Facebook, quelque 5500 personnes avaient confirmé leur présence au rassemblement, qui survient deux jours après le dépôt du deuxième budget du ministre des Finances, Carlos Leitao.

La veille, en soirée, 81 personnes avaient été interpellées par le SPVM dans le cadre d'une manifestation contre l'austérité organisée par l'Association générale des étudiants du cégep du Vieux-Montréal.

Samedi dernier, quelques milliers de personnes s'étaient aussi rassemblées dans les rues de la métropole pour les mêmes raisons.