Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) réclame le rétablissement de l'ancien itinéraire de ses autobus dans le quartier Griffintown, à Montréal, et le remboursement des coûts supplémentaires occasionnés par un nouveau tracé imposé par l'arrondissement du Sud-Ouest depuis la mi-janvier.

La société de transport longueuilloise affirme que des milliers d'usagers subissent des retards quotidiens d'«au moins cinq minutes», pouvant aller jusqu'à 15 en période de pointe le matin, depuis que ses autobus doivent suivre un trajet empruntant les rues Wellington, Peel et Notre-Dame, entre l'autoroute Bonaventure et le Terminus Centre-Ville (TCV). 

Le RTL affirme de plus que les temps de parcours allongés de ses circuits entraînent des frais d'exploitation additionnels estimés à 600 000 $ sur une base annuelle. Dans une résolution adoptée par son conseil d'administration, jeudi, le RTL demande compensation pour ces coûts supplémentaires à l'Agence métropolitaine de transport (AMT), responsable des services d'autobus métropolitains qu'assure quotidiennement le transporteur public de Longueuil. 

Le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, Benoît Dorais, n'a toutefois pas l'intention de rétablir l'ancien tracé des autobus du RTL dans Griffintown, du moins pas à court terme. Joint par La Presse vendredi, il a fait valoir que l'ancien itinéraire devra être abandonné dès l'été prochain en raison de travaux importants prévus sur l'autoroute Bonaventure. Il demande donc au RTL et à l'AMT de négocier une nouvelle entente de passage qui assurerait une permanence au trajet quotidien de ces centaines d'autobus jusqu'à la fin des travaux de réaménagement de l'autoroute Bonaventure. 

Environ 200 autobus du RTL traversent chaque matin le secteur de Griffintown, dans la partie sud-ouest du centre-ville, pour se rendre au Terminus Centre-Ville, où convergent des dizaines de circuits d'autobus en provenance de la Rive-Sud. Ces autobus traversent le fleuve Saint-Laurent par la voie réservée du pont Champlain, et prennent la direction du centre-ville via l'autoroute Bonaventure, qui les mène jusqu'aux portes du centre-ville. C'est là que les choses se compliquent. 

Depuis 2002, une entente liant la Ville de Montréal et l'AMT prévoit que ces autobus empruntent un tracé balisé entre l'autoroute Bonaventure et le Terminus, qui passe par les rues Duke, William, de l'Inspecteur et Mansfield, dans le secteur de Griffintown. L'an dernier, en raison de travaux majeurs sur l'autoroute Bonaventure, le trajet de 200 autobus provenant de 15 lignes différentes du RTL a dû être modifié. Un tracé empruntant le réseau artériel de la Ville, soit les rues Wellington, Peel et Notre-Dame, a été implanté avec l'accord du RTL. 

En janvier dernier, dit le maire Dorais, l'arrondissement du Sud-Ouest a proposé que ce tracé devienne permanent, en attendant la réimplantation définitive du corridor d'autobus sur l'avenue Robert-Bourrassa (anciennement University), prévue d'ici 2017, dans le projet de réaménagement de l'autoroute Bonaventure. Le RTL n'est pas d'accord. Le détour forcé à cause des travaux routiers l'été dernier était balisé, doté d'une signalisation routière appropriée et surveillé par le Service de police de la Ville de Montréal. Ce n'est plus le cas depuis janvier dernier, selon le RTL, et ces nouvelles conditions d'exploitation entraînent des retards pour les usagers et des coûts additionnels pour la société de transport.