À leur tour, des défenseurs du logement social promettent des coups d'éclat contre le gouvernement de Philippe Couillard, dont l'installation d'un camp au centre-ville de Montréal.

Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) souhaite établir son camp en plein centre-ville de Montréal, dans un lieu qu'il ne veut pas divulguer pour l'instant, et ce, pour une durée indéterminée à partir du 21 mai, a relaté son coordonnateur François Saillant, en entrevue.

Il espère ainsi attirer l'attention du public et forcer les gouvernements provincial et fédéral à réinvestir dans le logement social et à mieux venir en aide aux mal-logés.

«Ce sera un peu comme Occupons Montréal, un camp comme le FRAPRU a fait dans le passé. En 2008, le FRAPRU avait organisé un camp au centre-ville de Québec pour le 400e anniversaire de la ville de Québec. C'est un camp de longue durée qui est composé de membres du FRAPRU, des mal-logés, des sans-abri, des militants pour le droit au logement», a expliqué M. Saillant.

À Montréal, le camp avait longtemps été toléré par le maire d'alors, Gérald Tremblay. Mais il avait fini par être démantelé.

Afin de s'assurer que son camp sera toléré, voire accepté, le FRAPRU organisera une manifestation pour lancer son camp urbain et obtenir l'appui public de personnalités, a expliqué M. Saillant. Il y tiendra des activités ouvertes à tous, comme des ateliers et des spectacles.

À compter du 12 janvier également, le FRAPRU diffusera de courtes vidéos dans lesquelles des gens témoigneront de leurs problèmes de logement et, dans certains cas, des retombées favorables qu'ont eues dans leur vie la coopérative d'habitation ou le HLM (Habitation à loyer modique).

Une autre manifestation se tiendra à Québec le 1er avril après les budgets fédéral et provincial.

Le FRAPRU participera également aux activités de plusieurs groupes contre les politiques d'austérité du gouvernement Couillard, en plus d'avoir son propre plan d'action.

Le FRAPRU craint tant la fin des subventions fédérales que les compressions du gouvernement du Québec dans les différentes formes de soutien aux mal-logés.

Dans le cas du fédéral, ce sont des subventions liées à l'hypothèque de l'édifice qui vont prochainement prendre fin. Cette interruption risque d'entraîner pour plusieurs locataires des logements subventionnés en question des hausses de loyer de 200 $, voire 300 $ ou 400 $ par mois, s'est inquiété M. Saillant.

Dans le cas du provincial, ce sont des compressions dans différents programmes de soutien qui risquent de heurter des personnes dans le besoin. M. Saillant craint par exemple que la Société d'habitation du Québec dispose de moins de fonds. Il s'inquiète aussi pour des programmes d'aide à la rénovation domiciliaire comme Réno-Village ou pour l'adaptation de domicile pour les aînés autonomes.

«Il y a déjà eu des coupures, mais c'est sûr que pour nous, c'est juste un avant-goût, malheureusement. On a très peur quant au prochain budget et à la possibilité que le gouvernement remette de l'argent dans le programme Accès-Logis - où, s'il en remet, qu'il en remette beaucoup moins qu'il en met présentement et le réserve vraiment à certaines couches seulement de la population, par exemple les personnes itinérantes. On craint vraiment. Et, à l'heure actuelle, je ne peux pas vous dire que les échos qu'on a de Québec sont très rassurants à cet égard-là», a confié M. Saillant.