Les quelque 10 000 cols blancs de la Ville de Montréal étaient en grève, hier, pour décrier l'adoption imminente du projet de loi 3 du gouvernement Couillard sur les régimes de retraite municipaux.

Les leaders syndicaux ne se font aucune illusion quant à l'adoption de cette réforme controversée, mais veulent plutôt prévenir d'autres «attaques» de Québec contre les acquis des employés municipaux.

«Là, ils sont réunis entre chums: trois médecins, deux comptables et un avocat. Ils se disent qu'ils vont adopter leur projet de loi 3 dans deux jours et qu'ils vont casser notre mouvement, a lancé hier Marc Ranger, porte-parole du mouvement de contestation. J'ai des petites nouvelles pour eux: le mouvement ne cassera pas.»

M. Ranger s'est exprimé devant environ 200 grévistes réunis en milieu de journée devant l'hôtel de ville de Montréal, dans le calme.

Il a aussi indiqué qu'un groupe d'avocats se tenait prêt à contester la loi dès qu'elle sera adoptée. «On ne peut pas contester un projet de loi, alors il faut attendre que [la loi] soit adoptée et malheureusement, c'est cette semaine que ça va se passer.»

La journée de grève était légale, puisque les cols blancs sont sans contrat de travail depuis plusieurs mois. «Aujourd'hui, c'est une journée de deuil, a dit pour sa part Alain Fugère, président du syndicat local. Notre droit à la libre négociation va être enterré.»

Congé de parcomètres

M. Fugère a commencé sa journée en annonçant un congé de frais de stationnement pour tous les Montréalais: les inspecteurs chargés de faire respecter le paiement des parcomètres étaient en grève.

«Il n'y a pas d'agents de stationnement en poste aujourd'hui», a indiqué M. Fugère, avant de préciser que les policiers pouvaient toujours faire respecter tout règlement municipal. «Mais ça m'étonnerait qu'ils fassent les parcomètres. Sûrement pas», a-t-il précisé.

Du côté du Service de police de la Ville de Montréal, on s'est limité à indiquer que «les gens devaient payer leurs parcomètres comme d'habitude», sans toutefois vouloir indiquer si les forces de l'ordre en feraient la vérification.