L'entreprise américaine Uber veut faire de chaque automobiliste un potentiel chauffeur de taxi en lançant, dès ce matin à Montréal, une application qui risque de chambouler l'industrie du transport dans les rues de la métropole.

Plus d'un an après la mise en service d'Uber Taxi, le service Uber X promet des courses moins chères, plus sécuritaires et plus agréables.

Au volant: un automobiliste avec un simple permis de conduire, qui veut arrondir ses fins de mois ou qui en fait son emploi principal. «Ce sont des gens comme vous et moi qui utilisent leur voiture - un actif sous-utilisé - pour offrir des courses», a expliqué Jean-Nicolas Guillemette, patron de la filiale montréalaise de l'entreprise Uber, fondée à San Francisco. L'homme d'affaires assure que les Montréalais sont «mûrs pour une certaine révolution» dans le monde du taxi.

Denis Coderre n'a «pas encore» été averti du lancement du service. Uber dit demander une rencontre avec le maire depuis «plusieurs semaines», sans succès. M. Coderre est un allié traditionnel de l'industrie du taxi, mais il «est aussi très 2.0» et en faveur de la «ville intelligente», souligne M. Guillemette, optimiste.

«Plus sécuritaire»

Uber promet des courses en moyenne 30% moins chères avec son nouveau service. Le coût fixe est plus élevé (3,75$ pour Uber X contre 3,45$ dans un taxi ordinaire), mais la tarification à la minute (40 cents) et au kilomètre (90 cents) est plus basse que dans un taxi traditionnel. L'entreprise se garde 20% de la somme de chaque facture.

Jean-Nicolas Guillemette vante surtout le degré de vérification imposé aux chauffeurs qui veulent offrir leurs services au public, et qui le mène à affirmer qu'un déplacement fait en Uber X est plus sécuritaire qu'un déplacement en taxi. Une vérification des antécédents criminels, de la quantité de contraventions reçues et de l'état du véhicule est imposée aux aspirants conducteurs, en plus d'une évaluation par chaque passager.