Carrément fauché, le gouvernement Couillard revoit des engagements relativement peu coûteux dont il pourrait se retirer. Et parmi les promesses susceptibles de passer à la trappe, on compte l'injection de plus de 60 millions pour les festivités du 375e anniversaire de la ville de Montréal.

Des sources fiables à Québec confient qu'on réévalue au sein du gouvernement l'engagement fait du bout des lèvres par le ministre des Finances Carlos Leitao, dans son budget de juin dernier. Le nouveau ministre des Finances, dans son discours, avait évoqué «une participation financière du gouvernement pouvant aller jusqu'à 60 millions de dollars au cours des quatre prochaines années afin de soutenir les festivités et d'ouvrir la porte à une contribution fédérale».

Or Québec «n'a pas vraiment d'argent à donner» pour ces fêtes. À l'interne, on débat de l'opportunité d'un nouvel agrandissement du musée Pointe-à-Callière, un projet cher au député Jacques Chagnon, président de l'Assemblée nationale. Par ailleurs, Québec s'était engagé à injecter 26 millions dans un projet d'aménagement touristique pour l'oratoire Saint-Joseph, dans la circonscription d'Hélène David, responsable de la Culture.

Contribution d'Ottawa

Le gouvernement fédéral se fait tirer l'oreille pour contribuer à cet anniversaire montréalais et fait valoir qu'au même moment, on marquera le 150e anniversaire du Canada, un moment autrement marquant qu'un 375e anniversaire. Donner de l'argent à Montréal pour son anniversaire ouvrirait la porte à toutes sortes de demandes à travers le pays. Or la contribution d'Ottawa devait être déterminante pour celle de Québec.

À l'origine, les fêtes du 375e prévoyaient un budget de 280 millions, pour lesquels la Ville de Montréal espérait la participation d'Ottawa et de Québec. Dans son budget de début 2014, le ministre péquiste Nicolas Marceau promettait 125 millions aux fêtes qui, en 2017, coïncideront en outre avec le 50e anniversaire de l'Exposition universelle.

Le ministre Marceau s'était engagé à faire un chèque pour «des projets porteurs permettant de contribuer au rayonnement de la ville». Ainsi, on payait pour le réaménagement de la place des Nations, où on prévoyait une promenade «riveraine et panoramique» au parc Jean-Drapeau.

On voulait améliorer le site Espace pour la vie, ériger le nouveau pavillon du Musée des beaux-arts de Montréal et assurer l'agrandissement de celui de Pointe-à-Callière.