Les moyens de pression des pompiers de Montréal mettent-ils la sécurité des Montréalais en danger ? La métropole accuse ses combattants du feu de répondre plus lentement aux appels d'urgence depuis deux mois et demande à la Commission des relations de travail (CRT) de les forcer à travailler normalement.

Au-delà des collants recouvrant leurs véhicules, les pompiers auraient aussi mis la pédale douce quand vient le temps de répondre aux urgences, avance la Ville de Montréal. Dans une plainte envoyée hier à la CRT, la métropole dit avoir constaté depuis juillet une «hausse du temps de réponse moyen aux appels d'urgence à l'égard desquels interviennent les pompiers».

Par sa plainte, Montréal souhaite voir la CRT forcer ses pompiers à «répondre de façon normale et habituelle aux appels d'urgence.» La Commission a convoqué la Ville et l'Association des pompiers à une séance de conciliation ce vendredi matin, à 9h30. Cette rencontre se déroulera à huis clos.

Montréal voit un lien direct avec les moyens de pression exercés depuis cet été par ses combattants du feu. «Selon la Ville, cette hausse du temps moyen de réponse a été constatée depuis le début du conflit relatif au projet de loi no 3 concernant les régimes de retraite», poursuit le communiqué de la CRT.

Le président de l'Association des pompiers, Ronald Martin, a préféré ne pas commenter la plainte de la Ville. Celui-ci a indiqué ne pas avoir reçu les documents présentés par Montréal pour étayer sa cause.

D'abord formés pour combattre le feu, les pompiers sont de plus en plus appelés à jouer le rôle de premiers répondants, soit d'intervenir lorsqu'une personne se plaint de douleurs thoraciques, de problèmes respiratoires ou d'accidents de la route. En 2013, les appels de premiers répondants ont représenté les deux tiers de leurs interventions.

Moins de prévention

En plus des appels d'urgence, Montréal accuse également ses pompiers d'avoir ralenti la cadence quant au nombre de visites de prévention faites auprès des Montréalais pour assurer la sécurité de leur logement. «La Ville allègue que depuis les mois de juillet et août, une baisse dans le nombre de visites de prévention a été constatée», ajoute la CRT.

Les pompiers sont intervenus en 2013 auprès de 288 000 logis pour s'assurer de la présence et du bon fonctionnement d'avertisseurs de fumée. De plus, près de 8800 inspections générales de résidences, bars, restaurants ou résidences de personnes âgées ont été effectuées.

Les pompiers se trouvent déjà sur la sellette depuis la manifestation du 18 août à l'hôtel de ville. Ce sont principalement des combattants du feu qui ont été accusés au criminel ou qui ont été suspendus en raison des débordements survenus.

La Presse a également révélé la semaine dernière que le SPVM avait constaté aussi une baisse de 40% à 54% du nombre de constats d'infraction émis par ses policiers.

Les interventions du SIM en 2013

Premiers répondants: 76 434

Sans incendie: 21 235

Alarmes-incendies: 13 251

Fausses alarmes: 7 675

Incendies de bâtiments: 1 272

Autres incendies: 3 375

TOTAL: 123 242