Le maire Denis Coderre a critiqué le «laxisme» des policiers qui ne sont pas intervenus lundi soir alors que des dizaines de manifestants assiégeaient son bureau à l'hôtel de ville. Il prévient que la facture entraînée par le saccage sera envoyée aux syndicats.

Plus d'une centaine de manifestants contre le projet de loi sur les régimes de retraite ont pris d'assaut l'hôtel de ville lundi soir alors que les élus s'apprêtaient à siéger, forçant leur entrée dans la salle du conseil municipal.

«J'ai constaté comme vous qu'il y a eu un laxisme dans certains pans de l'hôtel de ville. On me dit qu'il y a eu des interventions dans une partie, mais je sais que du côté de mon bureau, il n'y en a pas eu. Je le sais, j'étais là», a dit le maire à la reprise des travaux à l'hôtel de ville, mardi matin.

» Labeaume ne commentera pas

Pendant une dizaine de minutes lundi soir, des dizaines de syndiqués en colère ont assiégé le bureau du maire. Une demi-douzaine de policiers a assisté à la scène, sans intervenir.

«On n'est plus dans les années 1960, on est en 2014», a déploré le maire.

À la reprise des travaux du conseil municipal mardi matin, le chef de l'opposition Richard Bergeron a déploré la «journée sombre» vécue à l'hôtel de ville.  Appuyant pleinement le maire dans sa confrontation avec les syndicats, il s'est indigné de constater que

«des heures supplémentaires [vont être] payées à ces policiers sans qu'ils aient effectué leur travail de protéger les citoyens et élus présents».

«Cette atteinte à la démocratie, ce sont les syndicats qui vont payer. Ce ne sont pas les citoyens qui vont payer cette facture», a assuré Denis Coderre.

Le maire a par ailleurs affirmé avoir pris contact avec certains chefs syndicaux à la suite de la manifestation pour lancer un appel au calme. Denis Coderre a toutefois critiqué le président de l'Association des pompiers de Montréal, Ronald Martin, qui a participé à la manifestation de lundi soir. «Quand on incite les gens à entrer et que, comme président, on est présent dans l'hôtel de ville, j'ai un problème avec ça.»