Deux proches collaborateurs de l'ex-premier ministre Robert Bourassa, Jean Masson et John Parisella, accueillent avec enthousiasme le projet du maire Denis Coderre de renommer une artère à sa mémoire. Ils s'entendent sur au moins deux points: l'hommage arrive à point, et il doit refléter l'importance de celui qui a dirigé le Québec pendant 15 ans.

Selon M. Masson, qui a été organisateur politique et dirige aujourd'hui le Comité de commémoration de la mort de Robert Bourassa, le choix du maire Coderre, dont il a été avisé, ne suscitera pas de levée de boucliers.

« Il est temps que Montréal honore avec égards le seul premier ministre élu né à Montréal et qui a représenté une circonscription montréalaise à ce titre », a précisé M. Masson, dans un courriel envoyé à La Presse.

L'artère retenue sera « comparable », en importance, au boulevard René-Lévesque. Aucun autre détail n'a encore filtré. Le chef de l'opposition à l'hôtel de ville, Richard Bergeron, a fait connaître sa préférence pour un segment de la rue University, du boulevard René-Lévesque au bassin Peel, dans le prolongement du futur boulevard urbain que constituera l'autoroute Bonaventure.

L'ex-chef de cabinet de Robert Bourassa, John Parisella, croit lui aussi que cet hommage « était dû ». Il se dit optimiste que le maire Coderre, « un des hommes politiques les plus habiles », mène à bien son projet.

« J'ai un parti pris, j'ai travaillé étroitement avec M. Bourassa, mais je pense que lui rendre hommage transcende la partisanerie. Quand je parle à des gens de la famille péquiste, par exemple, ils ont quand même de l'admiration pour lui. Je ne sens pas de l'amertume, même s'il ne partageait pas leur option. »

M. Parisella croit que l'épisode raté de l'avenue du Parc a été causé par « un manque d'évaluation ». « Les gens sont plus attachés à leur patrimoine local qu'on ne le pense. L'avenue du Parc n'avait pas les ingrédients pour rassembler autour d'un homme à l'oeuvre aussi variée que Robert Bourassa. Le terrain n'était peut-être pas bien préparé. »