Le ministère des Transports du Québec (MTQ) a encaissé plus de 10 millions en partage des revenus du pont à péage privé de l'autoroute 25 entre Laval et Montréal, l'an dernier, selon le plus récent rapport d'exploitation du partenariat public-privé (PPP) de l'A25.

La part des revenus encaissée par le MTQ pour la deuxième année d'exploitation du pont, en 2012-2013, a presque doublé par rapport à l'année inaugurale, où le MTQ a touché des revenus totalisant 5,3 millions. En deux ans, le pont à péage de l'A25 a ainsi rapporté 15,5 millions au Ministère.

Le MTQ devait toucher une partie des revenus dépassant 16 millions, calculée selon « une formule définie dans l'entente de partenariat » signée avec le consortium privé Concession A25, qui exploite le pont à péage de l'A25, et qui est responsable de l'entretien de sept kilomètres d'autoroute, entre l'autoroute 440, à Laval, et le boulevard Henri-Bourassa, à Montréal.

Selon ce rapport rendu public par le MTQ, l'achalandage du pont de l'A25 a grimpé à 13,3 millions de véhicules pendant l'année 2012-2013, en hausse de 22 % par rapport à l'année précédente.

Lors du dernier mois de l'exercice, en mai 2013, le nombre de véhicules empruntant le pont de l'A25 s'est maintenu à une moyenne de 41 808 par jour. La circulation en période de pointe matinale a dépassé 2800 véhicules par heure, en direction de Montréal, tandis que plus de 3000 véhicules par heure, en moyenne, ont emprunté le pont de l'A25 en direction de la banlieue, pendant la pointe de fin de journée, entre 15 h et 18 h.

Avec un débit journalier moyen de 36 514 passages, sur une base annuelle, l'achalandage du pont à péage de l'A25 a ainsi presque rejoint, en mai 2013, ceux des ponts Viau (36 000 véhicules/jour) et Lachapelle (38 000 véhicules/jour), deux ponts publics et gratuits qui relient aussi Laval et Montréal.

Frais administratifs

Le pont de l'A25, baptisé Olivier-Charbonneau, du nom du premier résidant de l'île Jésus, est exploité par la firme privée Concession A25, un consortium mené par le Groupe Macquarie, une entreprise multinationale qui gère un portefeuille d'infrastructures de plus de 50 milliards dans le monde. Ses partenaires sont Kiewit-Parsons, qui a conçu et construit le pont et les sept kilomètres d'autoroute privée de l'A25, Miller Paving, responsable de l'entretien des infrastructures, et Transcore, spécialisée dans les systèmes de péage électronique.

Le péage de l'A25 est entièrement électronique. Il n'y a pas de guérite avec personnel pour acquitter le péage. La grande majorité (83 %) des usagers du pont de l'A25 possède un transpondeur collé sur le pare-brise de son véhicule qui signale chaque passage au système de perception du pont, qui déduit alors le montant du compte personnel de l'utilisateur.

Toutefois, pour environ un usager sur six (17 %) qui ne possède pas de transpondeur, la facture est établie à partir d'une photo de la plaque d'immatriculation du véhicule quand celui-ci traverse le pont. Une facture est alors envoyée au propriétaire du véhicule dont le nom et l'adresse sont inscrits aux fichiers de la Société d'assurance automobile du Québec. Cette facturation entraîne des frais administratifs de 5,20 $ par passage, en sus du montant du péage, pour le propriétaire d'un véhicule sans transpondeur.

Ces frais administratifs, qui font plus que tripler la facture de péage, font l'objet d'un recours collectif, autorisé en janvier 2013 par la Cour du Québec. Les requérants contestent la légitimité de ces frais, en estimant qu'ils n'étaient pas clairement affichés aux approches du pont à péage. L'audition de la cause pourrait prendre des années.

Le rapport du pont de l'A25, purement factuel, ne fait pas mention de ce recours judiciaire, et n'offre aucune analyse des données de circulation du pont à péage ni des impacts que son ouverture, en mai 2011, a pu avoir sur la fluidité des autres ponts voisins entre Laval et Montréal.

Le document souligne toutefois que le nombre des plaintes enregistrées en regard du service ou des tarifs de péage est en nette régression, et que « les défis et difficultés rencontrés au service à la clientèle de Concession A25 dans les premiers mois suivant la mise en service du nouveau lien routier ont atteint un niveau stable, et ce, dans un contexte de croissance de l'achalandage ». Le nombre de plaintes reçues est passé d'une centaine par mois, dans les premiers mois de 2011, à une vingtaine par mois, durant toute l'année 2012-2013.

Achalandage des autres ponts de Laval (véhicules/jour)

• Médéric-Martin (A15) : 163 000*

• Louis-Bisson (A13) : 145 000

• Pie-IX (route 125) : 83 000

• Papineau-Leblanc (A19) : 56 000

• Lachapelle (route 117) : 38 000

• Olivier-Charbonneau (A25) : 36 400

• Viau (route 335) : 36 000

(*) donnée datant de 2004. Les autres sont de 2013.

Fermeture des viaducs de l'avenue Souligny

Les deux viaducs de l'avenue Souligny qui surplombent l'autoroute 25, dans l'est de Montréal, seront fermés à la circulation automobile à compter de demain, et ce, jusqu'au mois de septembre, a annoncé le ministère des Transports du Québec.

La piste cyclable de l'avenue Souligny demeurera toutefois en service durant les travaux, qui visent à réparer les structures de l'avenue Souligny. Les automobilistes qui circulent en direction ouest pourront soit emprunter la rue Honoré-Beaugrand vers le sud jusqu'à la rue Notre-Dame, soit rouler sur Honoré-Beaugrand en direction nord, jusqu'à la rue Sherbrooke. En direction est, la déviation sera plus compliquée. Les usagers devront emprunter l'A25 en direction nord, puis faire demi-tour à la rue Sherbrooke, avant d'emprunter la rue de Boucherville vers le sud, pour rejoindre les rues Hochelaga ou Honoré-Beaugrand.

Les travaux doivent être terminés pour la mi-septembre. Ces entraves à la circulation pourraient être reportées en raison des conditions météorologiques.