Survoler une maquette 3D numérique de Montréal, identifier les lampadaires et les bornes-fontaines ou circonscrire les zones inondables sera bientôt possible pour le commun des mortels. La Ville a annoncé cet après-midi que de grands ensembles de données qui n'étaient auparavant accessibles qu'aux professionnels, moyennant paiement, seront dorénavant libérés.

«C'est un pas important dans la démarche pour faire une ville numérique et intelligente, a déclaré en point de presse Lionel Perez, responsable des infrastructures au sein de l'administration Coderre. On veut faire un appel aux citoyens, aux PME de venir utiliser ces informations pour faire rayonner Montréal.»

Ces masses impressionnantes de données sont en effet peu maniables pour le citoyen qui n'a pas les connaissances informatiques pour les utiliser. On compte, comme on l'a fait à plusieurs reprises depuis 2010, sur l'imagination et les compétences de «hackers» pour en faire des applications utilisables. Ces données peuvent notamment servir de base à des jeux vidéo, des plans pour des firmes d'architectes ou même aux compagnies d'assurance pour évaluer la distance d'une demeure de la borne-fontaine la plus proche.

En rendant ces données gratuites, la Ville se prive d'un revenu somme toute marginal, de l'ordre de 15 à 20 000$ par année. «La plus value en libérant ces données est beaucoup plus grande», estime M. Perez.

Cette décision sera présentée au conseil municipal du 16 juin, a indiqué Harout Chitilian, responsable de la ville intelligente. Elle devrait être formellement adoptée en août prochain.