Le maire de Montréal, Denis Coderre, demande à Ottawa d'intervenir pour empêcher Aéroports de Montréal (ADM) de démolir l'aérogare de l'aéroport de Mirabel.

Le président-directeur général d'ADM, James C. Cherry, a annoncé jeudi le lancement d'un appel d'offres pour la démolition de l'édifice, inoccupé depuis 2004.

Le maire Coderre a déclaré vendredi à Montréal qu'il allait demander au ministre fédéral de l'Infrastructure, Denis Lebel, d'intercéder auprès de sa collègue des Transports, Lisa Raitt, pour bloquer cette démarche afin de donner le temps au maire de Mirabel, Jean Bouchard, de présenter une solution alternative.

M. Coderre dénonce cette précipitation autour d'une décision prise «en vase clos», selon son expression. Il fait valoir qu'ADM est bien au courant de l'intention du maire Bouchard de présenter un projet pour donner une nouvelle vocation à l'aérogare.

«Sommes-nous capables d'attendre une couple de mois, si lui (Jean Bouchard) dit qu'il est en mesure de trouver une solution de rechange?», a demandé le maire Coderre, soulignant qu'à titre de président de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), il a une responsabilité qui va au-delà des limites de Montréal.

«L'ADM a besoin de nous pour bien des dossiers. Qu'ils ne viennent pas me dire que cela n'a rien à voir avec la ville et ce n'est pas de leurs affaires. Nous sommes là pour travailler en partenariat et si vous avez un de nos membres qui pense avec raison qu'il est capable de mettre de l'avant un comité de transition, peut-on se donner du temps? Y a-t-il feu en la demeure pour qu'on soit obligé demain matin de le démolir?», a de nouveau demandé le maire de Montréal.

La Société de gestion Montréal-Mirabel, un organisme à but non lucratif dont l'ex-premier ministre Bernard Landry est le président du conseil d'administration et sur lequel siège le maire Bouchard, prépare une étude de faisabilité visant à transformer l'aérogare en centre de foires destiné notamment à accueillir un salon de l'aéronautique.

«Si on est capable de trouver une solution - et je comprends qu'on ne refera pas la saga du passé et qu'à un moment donné il faut faire un x dessus - mais si vous avez des hommes et des femmes qui pensent qu'on peut trouver une alternative, notre rôle est d'être solidaires avec eux, a dit M. Coderre. Si ça ne marche pas au bout de la ligne, on prendra des décisions. Mais au lieu de prendre une décision comme ça, de se parler juste par lettre... On leur avait dit à l'ADM: laissez-nous le temps un petit peu. Puis la décision est arrivée en plein match du Canadien.»