Le maire de Montréal, Denis Coderre, a tenté de convaincre les chefs d'entreprise de Manhattan, mardi, que son administration avait tourné la page sur les scandales de corruption ayant forcé deux de ses prédécesseurs à démissionner, et qui minent les efforts de la deuxième plus grande ville canadienne pour attirer les investisseurs.

Lors d'un dîner-causerie à la Chambre de commerce de Manhattan, M. Coderre a affirmé que New York constituait une source d'inspiration pour lui.

Il a insisté sur la création du bureau de l'inspecteur général de Montréal, qui bénéficie de pouvoirs étendus pour enquêter sur les contrats accordés par la municipalité. Ce nouveau bureau s'inspire en partie du Department of Investigations (DOI) de New York, mis sur pied en 1873 à la suite du scandale des détournements de fonds effectués par William «Boss» Tweed et ses acolytes, qui contrôlaient la Ville grâce à la fameuse machine politique de «Tammany Hall».

Au Québec, la Commission Charbonneau a notamment permis de dévoiler au grand jour des liens de longue date entre l'industrie de la construction, le crime organisé et la classe politique. Durant leur témoignage devant la Commission, des représentants de la Ville de Montréal ont révélé l'existence de pots-de-vin et de contrats truqués remontant à plusieurs décennies.

Ancien député fédéral montréalais, Denis Coderre a été élu maire en novembre dernier, après que Gérald Tremblay et Michael Applebaum eurent été obligés de quitter leur poste à quelques mois d'intervalle en raison des scandales.

Durant son allocution, le maire montréalais a déclaré que la métropole québécoise était de nouveau prête à faire des affaires et que certaines des idées qui avaient aidé New York à lutter contre la corruption pouvaient s'appliquer à Montréal.

Lundi, M. Coderre avait rencontré Mark Peters, le commissaire du DOI nommé en janvier par le nouveau maire de New York, Bill de Blasio.

En entrevue avec l'Associated Press, Denis Coderre a confié que cette réunion l'avait conforté dans son choix d'adopter des mesures assurant l'indépendance de l'inspecteur général de Montréal, ex-procureur à la Commission Charbonneau.

Denis Gallant concentrera ses efforts sur les écarts de conduite de l'administration municipale, mais refilera les enquêtes criminelles à la police.