Un projet de transport collectif estimé à 1 milliard, le train de l'Ouest, pourrait renaître de ses cendres, à la suite de l'élection d'un gouvernement libéral, après avoir dévié vers une voie de garage, il y a deux ans.

Lors de la présentation de son plan d'action pour Montréal, en campagne électorale, le nouveau premier ministre Philippe Couillard s'est engagé à compléter le projet du train de l'Ouest, entre le centre-ville et la municipalité de Vaudreuil-Dorion, qui traverse toute la partie ouest de l'île de Montréal.

Dès la confirmation de l'élection du nouveau gouvernement, lundi soir dernier, l'ex-ministre libéral Clifford Lincoln, porte-parole de Train de l'Ouest, une coalition d'élus et de citoyens de l'Ouest-de-l'Île qui militent en faveur du projet, a publié un communiqué pour offrir «son entière collaboration pour planifier les prochaines étapes et mener ce projet à terme».

Projet attendu

«Nous attendions ce moment depuis longtemps, a dit M. Lincoln lorsque joint par La Presse. Nous avions déjà depuis le début l'appui des maires, des députés, mais maintenant, nous avons celui du premier ministre, qui s'est clairement engagé en faveur du projet et ce, avant et pendant la campagne électorale.»

M. Lincoln affirme que la coalition sollicitera une rencontre avec le nouveau ministre des Transports du Québec dès que son titulaire sera nommé.

Le train de l'Ouest n'est pas un projet de nouveau train de banlieue. C'est un projet d'amélioration majeure de la ligne de train Vaudreuil-Hudson actuelle, qui ferait passer le nombre de trains quotidiens de 27 à 83, en offrant notamment trois fois plus de départs en périodes de pointe.

Corridor ferroviaire

Pour offrir un tel niveau de service, le train de l'Ouest doit obligatoirement disposer de son propre corridor ferroviaire exclusif sur l'ensemble de la ligne afin d'éviter les conflits avec le Canadien Pacifique, propriétaire des voies ferrées sur lesquelles circulent les trains de Vaudreuil-Hudson, présentement. La faisabilité de ce scénario n'a pas encore été établie.

Le projet a été lancé par le gouvernement libéral de Jean Charest, en 2011. Le ministre des Transports de l'époque, Sam Hamad, avait alors commandé des études techniques de 22 millions, qui sont terminées mais qui n'ont jamais été rendues publiques.

«Ce ne sera peut-être pas la Rolls-Royce qu'on souhaitait avec plus de 80 départs par jour, dit Clifford Lincoln. Même si on n'obtenait que 50 ou 60 départs, ce serait déjà presque le double du service actuel, qui est trop lent et insuffisant. Avec les problèmes de circulation qui commencent autour de l'échangeur Turcot, il me semble que la pertinence du projet n'a plus à être prouvée.»