Un ras-le-bol collectif se manifeste chez des commerçants, des élus, des entrepreneurs, des citoyens et des acteurs du milieu communautaire du quartier Hochelaga-Maisonneuve, dans l'est de Montréal.

Cette exaspération est ressortie à l'occasion d'une conférence de presse tenue au Chic Resto Pop, dimanche, pour dénoncer les actes de vandalisme survenus récemment dans le quartier.

La semaine dernière, quatre restaurants ont été ciblés. Des vitrines ont alors été fracassées et de la peinture a été lancée.

Les responsables des commerces visés ont également eu droit à un message dont l'objectif était de dénoncer l'«embourgeoisement» du secteur. Les commerçants se sont faits accuser d'être des «collaborateurs de la gentrification», et la courte missive disait aussi qu'ils n'étaient «pas en sécurité dans le quartier».

Pour la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, cette situation est inacceptable.

Quand elle a appris ce qui s'était passé, elle était «très fâchée», car elle aime à penser que son coin de la ville est «inclusif» et que «chacun peut y trouver sa place».

Mme Poirier a ajouté qu'elle se sentait aussi frustrée parce que les gens d'affaires touchés ne sont pas, selon elle, «de grands capitalistes», mais bien de «petits entrepreneurs».

L'élue provinciale a affirmé que, petit à petit, la «peur s'installe chez ces commerçants-là», tout en précisant qu'elle voulait coûte que coûte éviter que «ce sentiment grandisse et fasse fuir la clientèle».

Pour faire échec à cette crainte, Carole Poirier a accepté d'inscrire son nom sur une déclaration commune dénonçant ces crimes, et aussi de se joindre à un comité de travail dont la mission sera de se pencher sur les problèmes associés à la revitalisation du quartier, deux initiatives présentées dimanche.

Mme Poirier estime que pour qu'un pareil exercice de réflexion soit réellement profitable, il faut qu'une enquête policière soit menée en parallèle pour épingler le ou les responsables du vandalisme.

Le Service de police de la Ville de Montréal se penche bel et bien sur cette affaire depuis mercredi dernier.

Cependant, dimanche après-midi, il n'avait procédé à aucune arrestation en lien avec ce dossier et n'avait pas non plus établi de description du ou des suspects.