La Ville de Montréal et ses policiers sont sur le point d'être ensevelis sous un déluge de recours collectifs liés à des manifestations survenues dans les derniers mois, a appris La Presse.

Un bureau d'avocats montréalais vient de déposer six procédures qui s'attaquent toutes à la méthode policière appelée «souricière». Elle consiste à encercler rapidement et par surprise un groupe de manifestants qu'ils souhaitent arrêter.

Selon les documents de cour rédigés par le cabinet Melançon, Marceau, Grenier et Sciortino, cette tactique porte «atteinte au droit à la liberté, à la sécurité, à la sûreté et à l'intégrité [des] personnes». Le même bureau défend Gabriel Nadeau-Dubois devant la justice.

Les recours collectifs constituent un assaut «aussi massif que l'assaut contre les droits et libertés des gens qui manifestaient», a assuré une personne bien au fait du dossier, mais qui n'a pas voulu être identifiée.

Une conférence de presse aura lieu la semaine prochaine pour annoncer l'offensive juridique. Celle-ci vise six souricières déployées lors de quatre événements distincts en 2013, dont la manifestation contre la brutalité policière et la manifestation anticapitaliste du 1er mai.

Les demandes de recours collectifs réclament de la Ville de Montréal des montants de quelques milliers de dollars par individu arrêté dans le cadre de ces souricières. Les montants demandés et les représentants sont différents dans chaque affaire.

5000 dollars par manifestant

Pour la manifestation du 1er mai, par exemple, c'est celui qui revêt la tenue du fameux «Anarchopanda», Julien Villeneuve, qui veut représenter les personnes arrêtées. M. Villeneuve n'a pas voulu répondre aux questions de La Presse.

Selon la demande de recours collectif déposée en son nom, il aurait été encerclé avec plusieurs dizaines d'autres personnes lors de la manifestation, avant d'être menotté puis conduit dans un poste de police. On l'aurait ensuite libéré tard dans la nuit, avec un constat d'infraction de plus de 600$.

La demande de recours exige que la Ville de Montréal verse 5000$ à chaque personne arrêtée ou détenue dans le cadre de cette souricière, en plus de rembourser l'amende imposée par le SPVM.

Selon les requérants, l'ensemble des individus visés par le recours collectif «ont été arrêtés illégalement et arbitrairement» et «ont été réprimés, intimidés et humiliés».

Il ne s'agit pour l'instant que de demandes de recours collectif. Un juge doit déterminer s'il autorise Melançon, Marceau, Grenier et Sciortino à aller de l'avant et à représenter les centaines de manifestants arrêtés au cours des manifestations visées.