En pleine campagne électorale, l'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce s'apprête à octroyer un contrat de déneigement d'une durée de cinq ans de 22 millions, pour un coût supérieur de 22% au contrat précédent.

C'est l'équipe de Projet Montréal dans cet arrondissement qui a alerté les médias cet après-midi, jugeant ce procédé «inacceptable». «Au dernier conseil, on octroie un très gros contrat pour le déneigement de 60% de l'arrondissement qui va lier la prochaine administration pour cinq ans, s'insurge Michael Simkin, candidat à la mairie. C'est très inquiétant.» Il considère de plus que les élus ont un délai «inadéquat» pour étudier les documents décisionnels, eux qui ont en reçu plus de 900 pages vendredi alors que le conseil d'arrondissement a lieu ce soir.«On ne considère pas que c'est dans l'intérêt public. On perpétue une tendance lourde avec cette façon de faire.»

C'est la firme CMS Entrepreneurs généraux, dont la situation de quasi-monopole a déjà été soulevée dans de nombreux reportages médiatiques, qui a hérité encore une fois du contrat. La hausse de coûts de 22% intrigue le conseiller sortant du district de Notre-Dame-de-Grâce, Peter McQueen. Dans deux des trois secteurs desservis par ce contrat, seulement deux soumissionnaires se sont présentés. Dans le troisième, CMS a été la seule firme intéressée. «Tout le monde trouve que c'est très irrégulier, que ça sent mauvais. On ne veut pas viser seulement CMS, mais c'est l'industrie du déneigement en général qui est en question.»

Le conseiller McQueen reconnaît qu'il y aurait «un certain risque» à retarder l'octroi du contrat de déneigement après les élections. «Mais il y a un risque à se lier pour un autre cinq ans. Je dois voter contre ce contrat.»

Seul de son parti au conseil d'arrondissement, M. McQueen a peu de chances de faire avorter l'octroi de ce contrat de déneigement ce soir.

Pas question de reporter le contrat

Le maire de l'arrondissement, Lionel Perez, a dénoncé la sortie de l'équipe de Projet Montréal, qu'il a qualifiée d'«électoraliste»  et «donnant dans la désinformation».

L'arrondissement, a-t-il expliqué, prépare depuis le printemps dernier ce contrat pour lequel on a conçu une «formule pour trouver le meilleur prix». Les entreprises qui ont soumissionné avaient notamment la possibilité d'offrir un prix pour trois ou pour cinq ans. En optant pour un engagement de cinq ans, «on sauve 400 000$», dit le maire Perez. En bout de ligne, le tarif au mètre linéraire obtenu par CDN-NDG est plus bas que ceux des arrondissements du Plateau-Mont-Royal, de Ville-Marie et de Rosemont-La-Petite-Patrie, a-t-il fait valoir. Quant à l'inflation de 22% à laquelle fait allusion M. McQueen, il l'estime erronée. «Il compare le prix actuel avec celui d'il y a trois ans. La réelle augmentation est de 7,5%.»

Quant à la possibilité d'en retarder l'octroi, il l'écarte du revers de la main. «Le temps a voulu que c'était maintenant qu'il fallait l'octroyer. On ne peut pas le renouveler pour un an seulement, les coûts seraient prohibitifs.»