À défaut de tous avoir une plateforme électorale à promouvoir, les partis politiques s'attaquent surtout sur la question du financement électoral et sur la nature des formations, à deux mois du scrutin.

Richard Bergeron a une fois de plus sommé ses opposants politiques de publier la liste de leurs donateurs, dimanche. Le chef de Projet Montréal qui annonçait une mise à jour de sa liste de donateurs à rappelé à Denis Coderre et Marcel Côté qu'ils s'étaient engagés à faire de même le soir du premier débat des chefs, le 16 août dernier. 

«Tout sera public, les gens vont le savoir avant la fin de la campagne», a réagi Denis Coderre, aujourd'hui. Le candidat a également profité de l'occasion pour défendre son intégrité. La Presse canadienne révélait jeudi dernier que des personnes et des compagnies qui sont aujourd'hui soupçonnées de corruption avaient offert au Parti libéral du Canada environ 1,86 million $ en dons, entre 1993 et 2011. La circonscription de Bourassa où siégeait Denis Coderre jusqu'en juin dernier aurait reçu la plus grosse part du gâteau après Outremont, soit un peu plus de 46 000$. 

«Ça fait 30 ans que je suis en politique active et j'ai été réélu à six reprises, personne ne va questionner mon intégrité». 

«Il n'y a qu'une action qui fera foi de tout et c'est la publication sur internet de sa liste de donateurs», a répliqué M. Bergeron. 

La coalition devient un parti 

M. Coderre a toutefois réservé ses attaques à Marcel Côté et Louise Harel qui ont annoncé dimanche que leur coalition se transformait en parti politique. M. Coderre a qualifié ce changement «d'exercice de maquillage». 

Le parti politique prendra le nom de Coalition Marcel Côté. «La loi [électorale] actuelle ne permet pas les coalitions de partis, elle ne permet que la coalition de candidats, a expliqué M. Côté pour expliquer cette décision. 

Tous les candidats de Vision Montréal et sa chef Louise Harel seront donc identifiés au parti Coalition Marcel Côté sur les bulletins de vote. «Nous partageons la même vision, le même programme», a souligné M. Côté. Les membres de Vision Montréal maintiennent que le parti continuera d'exister, mais dans les faits, il sera plus effacé, à tout le moins le temps de la campagne. 

«Je sais que je jouerai un rôle influent et significatif auprès de la coalition», a souligné Louise Harel questionnée à savoir si elle était reléguée au second plan. 

«C'est de l'improvisation et un constat d'échec de la stratégie antérieure. Un vrai parti ce n'est pas juste un amalgame pour tenter de gagner une élection, ça se bâtit en dix ans comme on l'a fait à  Projet Montréal, c'est une démarche de longue haleine», a réagi le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron. 

«Chaque fois qu'on faisait du financement c'était conforme à la loi [...] je suis pas comme dans le film Rapport minoritaire, je n'ai pas trouvé la machine qui va me dire quand quelqu'un te donne de l'argent en 1997 "fais attention, en 2013 il va faire partie d'une commission"...», a dit Denis Coderre.