Près de mille personnes se son rassemblées hier devant le consulat général de Russie à Montréal lors d'une vigile à la chandelle afin de dénoncer la loi russe promulguée en juin dernier et qui interdit la " propagande " homosexuelle.

La pluie n'a pas empêché les gens de se déplacer. Au contraire, plusieurs en ont profité pour sortir les parapluies arc-en-ciel aux couleurs du drapeau de la fierté gaie.

Fierté à Montréal a profité de cette semaine de la fierté pour organiser la soirée dans la petite rue du Musée, où est situé le consulat.

«C'est pour démontrer notre appui à nos frères et soeurs LGBT russes», a expliqué Éric Pineault, président de l'organisme.

Plusieurs discours ont été prononcés et plusieurs chansons, interprétées pendant l'heure qu'a duré l'événement.

Et pour être certain que le message des Montréalais se rende jusqu'aux oreilles du président Vladimir Poutine, un message a même été lu en russe.

L'arc-en-ciel s'invitera au JO

Tant les organisateurs de Fierté Montréal que le Conseil québécois LGBT (lesbienne, gai, bisexuelle et transgenre) se sont dit contre un éventuel boycottage des Jeux olympiques de Sotchi, en Russie, cet hiver pour manifester leur opposition à cette loi.

«Ce serait ingrat de demander aux athlètes d'annuler tout ce qu'ils ont préparé pendant toute une vie», a affirmé M. Pineault.

Dans les circonstances, les militants comptent plutôt tenter de profiter de la visibilité de l'événement pour dénoncer la loi russe.

«Nommez-moi un événement plus médiatisé que les Jeux olympiques, il n'y en a pas ! Alors ça crée un momentum», a affirmé M. Pineault.

«Ça nous permet d'attirer l'attention sur une situation qui est très problématique, alors on ne sera jamais en faveur d'un boycottage», a ajouté Steve Foster, du Conseil québécois LGBT.

Fierté Montréal a d'ailleurs approché des athlètes olympiques.

La loi en question

En juin, le président Vladimir Poutine a promulgué la loi qui interdit tout acte de «propagande» homosexuelle devant les mineurs. Les gens reconnus coupables risquent une amende maximale de 100 000 roubles (3000 $). Les étrangers encourent aussi une détention de 15 jours et l'expulsion du pays. Décriminalisée en Russie en 1993, l'homosexualité a été considérée comme une maladie mentale jusqu'en 1999.