Les pannes électriques qui ont plongé dans le noir le métro et de nombreuses tours du centre-ville de Montréal, mercredi après-midi, ont été provoquées par des mécanismes automatiques qui protègent les installations d'Hydro-Québec contre les «fluctuations» de courant.

C'est ce qu'a affirmé, hier, le PDG d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, pour expliquer l'origine des pannes qui ont interrompu tout service sur les quatre lignes du métro, en pleine période de pointe.

Il a insisté sur le fait que le métro de Montréal n'a pas été «délesté» par la société d'État, en raison d'un manque d'électricité disponible sur le réseau électrique.

Au cours des opérations de délestage, qui consistent à interrompre le courant de façon sélective chez certains clients pour réduire la demande en électricité, les hôpitaux ne sont jamais touchés parce qu'ils bénéficient du rang de priorité 1 sur le réseau d'Hydro-Québec. Le réseau du métro vient juste derrière, dans l'ordre des priorités d'alimentation.

Mercredi après-midi, le réseau électrique a toutefois été «déséquilibré» en raison de la perte d'une ligne de transport à haute tension déclenchée par un incendie de forêt dans la région de la Baie James.

«Au moment où le réseau s'est rééquilibré, a dit hier M. Vandal, dans les intervalles de quelques millisecondes où ça se passe, il y a eu des fluctuations de tension. Et ces fluctuations, selon notre compréhension, ont eu pour effet d'enclencher les systèmes automatiques de certains clients», dont la Société de transport de Montréal (STM), qui exploite le métro.

Soixante-dix rames stoppées

La direction de la STM a reconnu hier que son réseau n'a pas été délesté par Hydro-Québec et que ce sont bien ses systèmes électriques qui se sont mis hors tension, provoquant l'arrêt instantané des 70 rames alors en circulation sur son réseau.

«Nos équipements de protection des entrées électriques du métro ont tous ouvert en même temps», a écrit hier le directeur général de la STM, Carl Desrosiers, dans un courriel adressé à l'ensemble du personnel, dont La Presse a eu copie.

«Comme la plupart des clients industriels qui consomment beaucoup de puissance, poursuit-il, nous devons avoir ce type d'équipement pour éviter que de trop grandes fluctuations de voltage abîment sérieusement nos équipements électriques et produisent des pannes de plus longue durée.»

Par la suite, explique la STM, «le processus de réalimentation électrique sécuritaire est complexe et demande environ de 30 à 45 minutes».

Après la perte totale du courant électrique, survenue à 16h37, il a fallu 32 minutes à la STM pour réalimenter une première ligne de métro, la ligne 5 (bleue).

Évacuation

La remise en service de la ligne 2 (orange), la plus achalandée du métro, a pris beaucoup plus de temps, notamment en raison de l'immobilisation d'une rame en tunnel entre les stations Saint-Henri et Vendôme, sur le tronçon ouest de la ligne. La rame immobilisée a refusé de se remettre en marche lorsque le courant a été rétabli, vers 17h30, sur la ligne 2. La STM a alors dû procéder à l'évacuation de tous les passagers de cette rame.

Hier après-midi, le réseau du métro tenait le coup, malgré des problèmes évidents d'alimentation en provenance du réseau d'Hydro-Québec (voir autre texte).